lundi 25 novembre 2024

L’animal-machine (à sous) 3) Qu ‘est-ce qu’on taxe, au juste ?

 

 

 

(Suite et fin). Le paradoxe de cette proposition (taxer les animaux de compagnie) est qu’elle contredirait l’esprit de la loi française. En 2015, en fait, l’animal domestique a cessé d’être un « bien meuble » (code napoléonien) pour accéder au statut d’ « être vivant doué de sensibilité ». Taxé comme  une moto ou un paquet de cigarettes, l’animal perd une bonne partie de sa proximité avec l’humain pour redevenir une « chose ».  « Ce n’est pas vrai -  répondrait  le porteur du projet – on  ponctionne son maître, mais l’amitié demeure. Croyez-vous que les Allemands, depuis qu’ils payent un impôt,  sont devenus moins copains  avec leurs chiens et  leurs chats ? ». C’est bien le problème. Dans les pays qui ont adopté cette loi, on taxe le fait d’avoir un ami. On taxe le bonheur suscité par la présence de quelqu’un à côté de nous. Bref, on taxe le bonheur tout court, ce bien de luxe qui tend à échapper  aux contrôles de l’État.

 

Taxer l’amitié

 

Taxer notre joie de vivre ? Évitons de divulguer cette idée. On risquerait d’être facturé en fonction de la taille de notre réseau d’amis, de notre carnet d’adresses, de la quantité de nos « followers » sur Tiktok. On deviendrait  imposable sur la base du nombre de personnes qui nous recherchent ou qui nous veulent du bien. 

 


 

1 commentaire:

  1. L'idée de base étant de taxer la possession d'animaux de compagnie, il faut vraiment extrapoler mais vous tendez la perche en parlant de "taxer l'amitié". Je l'écris seulement sur le ton de la boutade, en poussant le raisonnement à son extrême on pourrait imaginer une taxe sur les rapports sexuels (avec majoration en cas d'orgasme?). Ainsi, seuls les "riches" pourraient s'adonner à la luxure. Ce ne serait probablement pas plus soft mais certainement plus raffiné.
    Mais la question qui émerge peut-être derrière tout cela est celle de l'interpénétration croissante des sphères publiques et privées. Encore une fois mon commentaire n'est pas à prendre au premier degré

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