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Image prise au stand de l'association L214 au Salon du bien-être animal de Guipavas
Le 28 avril le tribunal correctionnel d’Alès a condamné à 8 mois de prison un employé de l'abattoir du Vigan filmé par des membres de l'association L214 pendant qu'il maltraitait des animaux destinés à l'abattage. Je n'ai rien à objecter. La scène - j'ai préféré ne pas la regarder - est sûrement choquante. J'ai en même temps le sentiment que la vision d'une mise à mort "sans sévices" (une mise à mort "euthanasique") serait au fond tout aussi troublante. Ce qui ne justifie pas l'employé en question.
Il 28 aprile il tribunale di Alès ha condannato a
8 mesi di reclusione un impiegato
del macello di Vigan filmato dai membri dell'associazione L214 mentre
maltrattava degli animali destinati alla macellazione. Non ho niente da
obbiettare. La scena, che ho preferito non guardare, è sicuramente scioccante. Nello stesso tempo ho l'impressione che la visione di una
messa a morte senza sevizie (una messa a morte "eutanasica") sarebbe in fondo altrettanto perturbante. Il che non
giustifica l'impiegato in questione.
J'ai assisté plusieurs fois à l'euthanasie de mes animaux familiers. C'est difficile mais c'est la grande cause à défendre, pour les êtres, humains ou non, le droit à vivre puis à mourir dans la dignité.
RépondreSupprimerTraquer à peu près dans la bonne humeur les différentes définitions de cette dignité et leurs nombreux paradoxes est un peu le sujet de votre blog me semble-t-il.
Je ne m'inflige pas non plus la vision de ces scènes de maltraitance, et j'ai de la gratitude envers les militants qui acceptent de les affronter pour les dénoncer.
Mais je ne jette la pierre à personne. C'est tellement dur de travailler dans un abattoir.
Dans le grand film "Fuocoammare", qui présente des scènes très éprouvantes, l'une l'est particulièrement : un sauveteur, seul, doit emporter des réfugiés, dans un état dramatique, du bateau initial dans son embarcation inadaptée, où l'urgence et le manque de moyens le contraignent à entasser les corps sans ménagement.
Le film nous montre bien que tout le monde trinque dans cette histoire : les réfugiés et ceux qui leur portent secours et qui pourraient presque être accusés de maltraitance alors qu'ils accomplissent la mission de vider l'océan à la cuillère. Personne ne peut sortir indemne de cette tragédie.
Le parallèle entre les employés des abattoirs et les sauveteurs de Lampedusa peut sembler déplacé, il s'impose à moi. Ce sont deux manifestations tragiques de la monstruosité du système économique qui permet ces désastres. La culpabilisation de ceux qui ne peuvent que subir en est une des armes les plus sournoises.
J'ai lu ce matin dans le Télégramme que des jeunes de Plougonvelin (29) avaient été
RépondreSupprimercondamnés à des travaux d'intérêt général pour avoir torturé une
tourterelle qui a dû être "euthanasiée" suite à l'intervention d'un
jogger qui l'a conduite chez le vétérinaire. Les adolescents l'avaient
aspergée de déodorant pour la brûler. (Dans le petit chaperon rouge le sauveur est un chasseur mais dans la wilderness contemporaine le chasseur est un personnage un peu controversé sans doute, un jogger c'est politiquement plus correct. D'un autre côté dans le conte le méchant est un loup et ce sont les humains les gentils, aujourd'hui c'est le contraire).
C'est cruel mais je me demande
si aujourd'hui je serais aussi menacé d'une comparution devant le
juge pour avoir embroché des tétards, séquestré des fourmis dans le
casier de mon pupitre à l'école ou livré en pâture des cousins aux
épeires et pris un plaisir sadique à voir les araignées se jeter sur
leurs proies pour les momifier vivantes avant de leur porter le coup
fatal(par contre je n'ai jamais fait fumer de crapauds) ... mais
peut-être que le fait d'avoir ouvert un hôpital pour vers de terre dans
la cour d'école quand j'étais en primaire a compensé mes méfaits (nous
ramassions les lombrics écrasés sur le terrain de foot pour les
plonger dans la boue, en espérant qu'une fois sèche elle leur
servirait de plâtre et les sauverait).Avec le temps je me rend de plus
en plus compte que je suis un criminel, mais c'est peut-être aussi
parce que la loi et la société ont évolué.
Le catéchisme fait la distinction entre péché mortel et péché véniel. Torturer des têtards à huit ans est peut-être un péché véniel. Torturer des cochons à quarante ... qui sait? Je ne sais pas si l'Église à statué sur l'argument.
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