Figure polymorphe : loup, grand mère et bonne sœur à la fois
Je pense avoir déjà
raconté cette histoire. Si c'est le cas, c'est que j'y tiens beaucoup. En bas
âge on a cherché à me mettre à la crèche chez les bonnes sœurs. Cela se faisait beaucoup, en Italie,
les crèches étant normalement gérées par des bonnes sœurs. J'ai tenu deux
jours. Nos étions nombreux dans la salle. L'abbesse a commencé à raconter une
histoire. Soudainement j'ai
entendu le mot :
"Petit chaperon rouge". Je me suis promptement levé et j'ai crié :
"N'écoutez pas cette histoire, les enfants, elle se termine très
mal!". L'abbesse m'a ordonné de sortir. J'ai obéi et je me suis blotti contre la fenêtre, au fond du couloir,
de peur que d'autres mots de cette histoire affreuse puissent atteindre mes
oreilles.
Credo di aver già
raccontato questa storia. Se è il caso,
vuol dire che ci tengo molto. Da piccolo hanno cercato di mettermi
all'asilo dalle suore. Era normale, in Italia, dove gli asili erano gestiti
dalle suore. Nella sala eravamo in molti. La madre superiora ha cominciato a
raccontare une storia. Improvvisamente
ho sentito la parola "Cappuccetto rosso". Mi sono alzato bruscamente e
ho gridato "Non ascoltate questa storia bambini, finisce malissimo!"
La superiora mi ha ordinato di
uscire. Ho ubbidito e mi sono rannicchiato contro la finestra, in fondo al
corridoio, per paura che altre parole di questa storia terribile raggiungessero
le mie orecchie.
Anecdote tellement fondatrice que vous passez finalement votre vie intellectuelle autour de cette histoire de frontière entre le civilisé et le sauvage.
RépondreSupprimerQuant à savoir comment ça finira, ce conte permet toutes les variantes, celle de Umberto Eco, que vous nous livrez dans votre billet du 20 février 2016, l’atteste.
C'est vrai aussi pour l'autre frontière présente dans ce souvenir, séparant le sacré et le profane.
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