19h50. Nous marchons sur une crête. Je dis : « C’est l’heure des
chevreuils ». Mes compagnons de randonnée continuent à parler avec enthousiasme. C’est à propos des jeux de rôle, je crois.
J’accélère un peu pour m’éloigner. J’aperçois un chevreuil et je leur fais
signe de se taire. Je chuchote : « J’ai vu un gros
chevreuil ! ». Il était moyen, en réalité, mais c’était pour les
impressionner. « Ah un chevreuil … magnifique ! ». Une minute plus tard ils
recommencent à parler. J’aurais dû leur dire : « j’ai vu un
loup ».
C’est peut-être bien le métavers qui est en concurrence avec vos rencontres naturalistes, quelles qu’elles soient.
RépondreSupprimerArmelle Sêpa
Vous avez raison. Autrefois, à propos des forêts, on parlait de « Solitudes ». Aujourd’hui il faudrait parler de « Multitudes » : « Hier nous nous sommes rendus dans une multitude. Comme tous les autres, nous avons parlé aux sapins, reconnu des traces, cherché avec ferveur des espèces en voie de disparition ». Trop de clients dans des bois qui ressemblent de plus en plus à des lieux de rencontre et d'exhibition. Mais il y a des espoirs : avec le métaverse, peut-être, les naturophiles improvisés resteront à la maison.
SupprimerElle est triste votre histoire. A-t-on à ce point perdu la capacité de s'émerveiller? Je me souviens d'avoir il y a presque trente ans été toute émue d'entendre siffler des marmottes et de croire les apercevoir. Des marmottes! rendez-vous compte. Ou d'attendre pendant des heures à côté de mon père qui jouait avec une brindille pour faire sortir un grillon (ou un bourdon plutôt? c'était en "on" en tout cas)... où avec le même à espérer voir le fameux phoque qu'il avait aperçu parfois à Kermorvan et qu'il cherchait à retrouver chaque fois qu'il y allait. A la montagne en été il partait à quatre heures avec un groupe pour voir des aigles et des loups. Moi ça me paraissait des choses à peine croyables. Des animaux sauvages? En vrai? ...Mais peut-être que si vous leur aviez dit avoir vu un pokémon ils auraient réagi.
RépondreSupprimerChanger de compagnons de randonnées … si c’est possible !
RépondreSupprimerNicole Juin