lundi 9 décembre 2024

LGBTQ+Z. L’évolution d’un acronyme?

 


Pablo Picasso, 1938 Nature morte à la bougie palette et Tête de minotaure rouge

On vient de me signaler que « le groupe Zoophilia Pride demande la décriminalisation du sexe avec les animaux, et appelle le mouvement LGBTQ+ à ajouter un Z à son nom ». La chose ne m’étonne pas. En 2014, dans un article publié dans la revue  Anthropologie et société, j’écrivais :

“ Peter Singer ne prétend pas affirmer que les rapports sexuels entre membres d’espèces différentes  sont « normaux » ou « naturels », il se limite à nous rappeler qu’une fois reconnu le caractère arbitraire, purement idéologique, de la hiérarchisation des espèces, « de tels rapports cessent de constituer une offense envers notre statut et notre dignité d’êtres humains » (ibid). S’il ne défend donc pas la zoophilie, il fournit néanmoins un support philosophique à ceux qui aujourd’hui, à l’instar des zoophiles accusés de « sodomie » et brûlés sur la place publique à l’époque de la Renaissance, pensent que faire l’amour avec un animal est non seulement « normal » et « naturel », mais, au bout du compte, que c’est même mieux. Et ces humains attirés par les non-humains sont, paraît-il, nombreux. Il y en a même qui ont créé un mouvement (dont l’analyse mériterait un traitement à part entière) qui s’appelle ZETA,  « l’unique fédération officielle de zoophiles du monde », qui prétend représenter l’orientation de 100.000 citoyens et s’oppose  publiquement à la nouvelle loi qui interdit la zoophilie en Allemagne. Son  leader, Michael Kiok, est un bibliothécaire qui cohabite paisiblement, depuis un moment, avec une bergère allemande de 8 ans. Il a déclaré à la presse qu’ « un Animal sait très bien montrer ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas », que  « Les Animaux sont parfois plus faciles à comprendre que les femmes » et que «derrière la défense des animaux, se cache en fait un retour à la morale et à l’intolérance». Kiok, finalement, n’aurait trouvé rien de déplacé dans les propositions coquines de Koko, la gorille anthropophile ”.

Cet article, qui s’appelle « Amours sans frontières. Nouveaux horizons de la zoophilie à l’époque de la libération animale » est en libre accès à l’adresse suivante : https://www.erudit.org/fr/revues/as/2015-v39-n1-2-as01900/1030841ar/resume/

J’y reviendrai prochainement.

2 commentaires:

  1. Sans craindre de faire un jeu de mot graveleux, parce que tout à coup je me crois tout permis, il semble que cette fois le progressisme touche le fond.

    Armelle Sêpa.

    RépondreSupprimer
  2. Je doute que les membres de la communauté LGBTQ, dans leur grande majorité, puissent apprécier cette proposition qui semble frôler la provocation. Cependant sur le plan strictement théorique, comme je cherche à l’expliquer dans mon article "Nouveaux horizons de la zoophilie etc." , elle me paraît assez cohérente avec les principes d'un égalitarisme radical.

    RépondreSupprimer