dimanche 3 septembre 2017

Nemo propheta in patria (le nouveau chien présidentiel)


Ce qui est beau, dans le choix d'un labrador, c'est qu'il n'est pas un chien de dictateur. Il n'est pas là pour faire peur, pour montrer la toute-puissance de son maître. Il n'est pas Blondi, la bergère allemande d'Adolphe Hitler qui, paraît-il,  répondait à ses ordres avec la dévouement et la précision d'un automate.

J'ai participé tout récemment  à une réflexion conduite par la journaliste Daphnée Leportois autour de la question : "Verra-t-on un jour un chat à l'Elysée"? (Lien Slate .webloc) Cela m'a inspiré quelques remarques supplémentaires que je livre ici.

La raison principale de la présence d'un chien à côté du président, aujourd'hui, est la même qui pousse les marginaux à se montrer avec un chien à l'entrée des supermarchés : on montre qu'on s'occupe de quelqu'un de façon désintéressée et on suscite immédiatement de la sympathie. C'est un message d'ordre éthologique. Ça marche à chaque coup. Mais pour que cela marche, pour que cela soit attendrissant,  il faut que  ce "quelqu'un" soit dépourvu de tout pouvoir. Susciter cette tendresse  dans l'espace public en serrant des bébés dans les bras  est désormais interdit, reste le droit de le faire avec des chiens.

Le nouveau labrador présidentiel est croisé avec un griffon. Il s'agit donc d'un labrador qui n'en est pas un. Cela  correspond parfaitement à la volonté de Macron d'incarner simultanément plusieurs  sensibilités politiques. En matière canine, il est à la fois le président des labradors, des griffons et des sans pedigree. Némo - c'est son nom -  est gentil. Il permet néanmoins de mettre en scène un rapport de subordination.
On l'a appelé Némo - dit-on - en l'honneur de Jules Verne*  et du célèbre capitaine  de Vingt mille lieues sous les mers. Moi j'y vois une autre explication. En  fait Nemo, en latin, veut dire "personne", ainsi que  "nul", "pas une personne", "sans valeur", "méprisable". N'être personne signifie  ne pas avoir d'ancêtres, n'appartenir à aucun lignage, à aucune  race : "tu n'es personne, tu es un pauvre bâtard. C'est bien pour cela qu'on t'a choisi. Parce que cela fait "philanthrope"".
 Je pense que le couple Macron est trop cultivé pour ne pas avoir fait ce rapprochement (et peut-être trop optimiste quant à la naïveté de ses interlocuteurs). Il n'empêche que le choix macronien présente  des aspects sympathiques.  On est resté sur le Labrador, c'est vrai, mais sans fermer la porte à d'autres partenaires.

* Ma maîtresse l'appelait Giulio Verne, j'ai toujours crû qu'il était italien.


Ho partecipato recentemente a una riflessione animata dalla giornalista Daphnée Leportois sul tema  "Vedremo un giorno un gatto all'Eliseo?". Ne ho ricavato  qualche osservazione supplementare che trascrivo qui. La ragione principale della presenza di un cane a fianco del presidente, oggi, è la stessa che spinge i marginali a mostrarsi con un cane all'uscita del supermercato :  ci si occupa di qualcuno in modo disinteressato e si suscita immediatamente della simpatia. È un messaggio di carattere etologico. E funziona a colpo sicuro. Ma perché funzioni, perché il messaggio intenerisca, bisogna che questo "qualcuno" non abbia alcun potere. Suscitare questa tenerezza stringendo un bambino tra le braccia oggi è proibito, resta il diritto di farlo con i cani (e fino a un certo punto). Il nuovo labrador presidenziale è incrociato con un grifone. È dunque  labrador fino a un certo punto. Questo corrisponde  perfettamente alla volontà di Macron di incarnare simultaneamente varie sensibilità politiche. In materia canina, Macron è nel contempo presidente dei labrador, dei grifoni e dei senza pedigree. Nemo - si chiama così - è gentile. Permette tuttavia di mettere in scena, e quindi di simboleggiare, un rapporto di subordinazione. Ufficialmente, lo hanno chiamato Nemo in onore di Jules Verne e del celebre capitano di Ventimila leghe sotto i mari. Io intravvedo un'altra spiegazione. Nemo, in latino, significa "nessuno", ma anche "insignificante", "non persona" "senza valore", "disprezzabile". Non essere nessuno significa non avere antenati, non appartenere a una stirpe, a una razza : "tu non sei nessuno, sei un povero bastardo. Ed è per questo che ti ho scelto. Per mostrare la mia filantropia". Penso che la coppia Macron sia troppo istruita per non aver colto questo risvolto (e forse troppo ottimista quanto all'ingenuità dei suoi interlocutori). Ciò non toglie che la scelta macroniana abbia degli aspetti simpatici. Si è rimasti sul Labrador, è vero, ma senza chiudere la porta ad altri partner.

2 commentaires:

  1. Chiffres fournis en août 2015 par une étude de l’Institut de Veille Sanitaire sur les chiens qui mordent le plus :
    1. LE BERGER ALLEMAND : 10% des morsures
    2. LE LABRADOR : 9% (dans certains classements, le labrador passe en tête).
    3. LE JACK RUSSEL : 6 %
    4. LE BEAUCERON : 3%
    5. LE BORDER COLLIE : 3%
    6. LE BOXER : 3%
    7. LE ROTTWEILER : 3%
    8. LE BERGER BELGE : 3%
    9. LE BRAQUE : 2%
    10. LE COCKER : 2%
    11. LE HUSKY: 2%
    12. LE PITBULL : 2%
    13. LE TECKEL : 2 %
    14. L’ÉPAGNEUL (?) : 2%
    15. LE YORKSHIRE : 2%
    ( Les chiffres sont à mettre en rapport avec l’importance numérique de chaque race, le labrador est très demandé ces dernières années. )

    Comme tous les gens de pouvoir, ce garçon pèse bien son image. Même quand il semble gaffer (« les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien »), il fait probablement des appels du pied à la masse de ceux qui pensent ainsi.
    Cela me laisse imaginer que le choix d’un chien issu d’un labrador et d’un griffon n’est pas fortuit. Les symboliques très variées du griffon (mythique) renforcent cette mise en scène de l’ambiguïté.

    « Être ou ne pas être » : Le vide peut-il concevoir le plein ?

    (Mais peut-être veut-il seulement transmettre un touchant message à son épouse : le chien griffon serait la manifestation de la fidélité conjugale et de l’amour physique au sein du mariage dans «  la dame à la licorne »).

    J’ai croisé une photo de Hitler en compagnie d’un fox terrier. Ce n’était pas moi.

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  2. J'ai entendu plusieurs histoires de labradors mordeurs. Ça a donc l'air d'être vrai.

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