Ce qui est beau,
dans le choix d'un labrador, c'est qu'il n'est pas un chien de dictateur. Il
n'est pas là pour faire peur, pour montrer la toute-puissance de son maître. Il
n'est pas Blondi, la bergère allemande d'Adolphe Hitler qui, paraît-il, répondait à ses ordres avec la
dévouement et la précision d'un automate.
J'ai participé tout
récemment à une réflexion conduite par la journaliste Daphnée Leportois
autour de la question : "Verra-t-on un jour un chat à l'Elysée"? (Lien
Slate .webloc) Cela m'a inspiré quelques remarques supplémentaires que je
livre ici.
La raison
principale de la présence d'un chien à côté du président, aujourd'hui, est la
même qui pousse les marginaux à se montrer avec un chien à l'entrée des
supermarchés : on montre qu'on s'occupe de quelqu'un de façon désintéressée et
on suscite immédiatement de la sympathie. C'est un message d'ordre éthologique.
Ça marche à chaque coup. Mais pour que cela marche, pour que cela soit
attendrissant, il faut que ce "quelqu'un" soit dépourvu de tout pouvoir. Susciter cette tendresse dans
l'espace public en serrant des bébés dans les bras est désormais interdit, reste le droit de le faire avec des
chiens.
Le nouveau labrador
présidentiel est croisé avec un griffon. Il s'agit donc d'un labrador qui n'en
est pas un. Cela correspond
parfaitement à la volonté de Macron d'incarner simultanément plusieurs sensibilités politiques. En matière
canine, il est à la fois le président des labradors, des griffons et des sans
pedigree. Némo - c'est son nom -
est gentil. Il permet néanmoins de mettre en scène un rapport de subordination.
On l'a appelé Némo - dit-on - en
l'honneur de Jules Verne* et du célèbre
capitaine de Vingt mille lieues sous les mers. Moi j'y vois une autre explication.
En fait Nemo, en latin, veut dire
"personne", ainsi que "nul", "pas une personne", "sans
valeur", "méprisable". N'être personne signifie ne pas avoir d'ancêtres, n'appartenir à
aucun lignage, à aucune race : "tu
n'es personne, tu es un pauvre bâtard. C'est bien pour cela qu'on t'a choisi.
Parce que cela fait "philanthrope"".
Je pense que le couple Macron est trop
cultivé pour ne pas avoir fait ce rapprochement (et peut-être trop optimiste
quant à la naïveté de ses interlocuteurs). Il n'empêche que le choix macronien présente
des aspects sympathiques. On est resté sur le Labrador, c'est
vrai, mais sans fermer la
porte à d'autres partenaires.
* Ma maîtresse l'appelait
Giulio Verne, j'ai toujours crû qu'il était italien.
Ho partecipato recentemente a una riflessione animata dalla giornalista
Daphnée Leportois sul tema
"Vedremo un giorno un gatto all'Eliseo?". Ne ho ricavato qualche osservazione supplementare che
trascrivo qui. La ragione principale della presenza di un cane a fianco del
presidente, oggi, è la stessa che spinge i marginali a mostrarsi con un cane
all'uscita del supermercato : ci
si occupa di qualcuno in modo disinteressato e si suscita immediatamente della
simpatia. È un messaggio di carattere etologico. E funziona a colpo sicuro. Ma perché
funzioni, perché il messaggio intenerisca, bisogna che questo
"qualcuno" non abbia alcun potere. Suscitare questa tenerezza stringendo
un bambino tra le braccia oggi è proibito, resta il diritto di farlo con i cani
(e fino a un certo punto). Il nuovo labrador presidenziale è incrociato con un
grifone. È dunque labrador fino a
un certo punto. Questo corrisponde
perfettamente alla volontà di Macron di incarnare simultaneamente varie
sensibilità politiche. In materia canina, Macron è nel contempo presidente dei
labrador, dei grifoni e dei senza pedigree. Nemo - si chiama così - è gentile.
Permette tuttavia di mettere in scena, e quindi di simboleggiare, un rapporto di subordinazione. Ufficialmente, lo hanno chiamato Nemo in onore di Jules Verne e del
celebre capitano di Ventimila leghe sotto
i mari. Io intravvedo un'altra spiegazione. Nemo, in latino, significa
"nessuno", ma anche "insignificante", "non
persona" "senza valore", "disprezzabile". Non essere
nessuno significa non avere antenati, non appartenere a una stirpe, a una razza
: "tu non sei nessuno, sei un povero bastardo. Ed è per questo che ti ho
scelto. Per mostrare la mia filantropia". Penso che la coppia Macron sia
troppo istruita per non aver colto questo risvolto (e forse troppo ottimista quanto
all'ingenuità dei suoi interlocutori). Ciò non toglie che la scelta macroniana
abbia degli aspetti simpatici. Si è rimasti sul Labrador, è vero, ma senza chiudere
la porta ad altri partner.
Chiffres fournis en août 2015 par une étude de l’Institut de Veille Sanitaire sur les chiens qui mordent le plus :
RépondreSupprimer1. LE BERGER ALLEMAND : 10% des morsures
2. LE LABRADOR : 9% (dans certains classements, le labrador passe en tête).
3. LE JACK RUSSEL : 6 %
4. LE BEAUCERON : 3%
5. LE BORDER COLLIE : 3%
6. LE BOXER : 3%
7. LE ROTTWEILER : 3%
8. LE BERGER BELGE : 3%
9. LE BRAQUE : 2%
10. LE COCKER : 2%
11. LE HUSKY: 2%
12. LE PITBULL : 2%
13. LE TECKEL : 2 %
14. L’ÉPAGNEUL (?) : 2%
15. LE YORKSHIRE : 2%
( Les chiffres sont à mettre en rapport avec l’importance numérique de chaque race, le labrador est très demandé ces dernières années. )
Comme tous les gens de pouvoir, ce garçon pèse bien son image. Même quand il semble gaffer (« les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien »), il fait probablement des appels du pied à la masse de ceux qui pensent ainsi.
Cela me laisse imaginer que le choix d’un chien issu d’un labrador et d’un griffon n’est pas fortuit. Les symboliques très variées du griffon (mythique) renforcent cette mise en scène de l’ambiguïté.
« Être ou ne pas être » : Le vide peut-il concevoir le plein ?
(Mais peut-être veut-il seulement transmettre un touchant message à son épouse : le chien griffon serait la manifestation de la fidélité conjugale et de l’amour physique au sein du mariage dans « la dame à la licorne »).
J’ai croisé une photo de Hitler en compagnie d’un fox terrier. Ce n’était pas moi.
J'ai entendu plusieurs histoires de labradors mordeurs. Ça a donc l'air d'être vrai.
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