Sanglier regagnant le territoire du vide chez Gaston Fébus
Une fois reconnu à l’animal son statut
d’interlocuteur, il faut bien lui octroyer un territoire. Ce droit, les
sangliers, le revendiquent haut et fort.
Mon hypothèse – écrit Pierre-Yves Péchoux dans son article « Sangliers et
chasseurs en Corbières “d'en haut”, Aude »* – est que l’enjeu de la chasse
est d’ordre territorial, expression d’un conflit qui porte sur l’ajustement de
deux espaces et sur l’interprétation de leurs oppositions topologiques :
l’un tenu pour plein, celui de la vigne et de ses travailleurs, l’autre imaginé
comme vide : celui de la végétation spontanée et de la faune des animaux
sauvages, dont c’est une partie du domaine ». D’un côté la forêt qui tend
à reprendre ses droits, de l’autre la vigne. D’un côté les humains, de l’autre
la communauté des sangliers qui « transgressent de plus en plus les
limites de leur espace forestier ».
* De la bête
au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale (Sergio Dalla
Bernardina dir.), édition numérique Collection « Actes des congrès
nationaux des sociétés historiques et scientifiques »
2020 (à paraître).
Ager et saltus. On dirait du Alain Guerreau...
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