mardi 17 décembre 2019

La quête de plénitude chez les sangliers


Sanglier regagnant le territoire  du vide chez Gaston Fébus


Une fois reconnu à l’animal son statut d’interlocuteur, il faut bien lui octroyer un territoire. Ce droit, les sangliers, le revendiquent haut et fort.


Mon hypothèse – écrit Pierre-Yves Péchoux  dans son article « Sangliers et chasseurs en Corbières “d'en haut”, Aude »* – est que l’enjeu de la chasse est d’ordre territorial, expression d’un conflit qui porte sur l’ajustement de deux espaces et sur l’interprétation de leurs oppositions topologiques : l’un tenu pour plein, celui de la vigne et de ses travailleurs, l’autre imaginé comme vide : celui de la végétation spontanée et de la faune des animaux sauvages, dont c’est une partie du domaine ». D’un côté la forêt qui tend à reprendre ses droits, de l’autre la vigne. D’un côté les humains, de l’autre la communauté des sangliers qui « transgressent de plus en plus les limites de leur espace forestier ». 


* De la bête au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale (Sergio Dalla Bernardina dir.),  édition numérique Collection « Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques »
2020 (à paraître).

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