J'ai emprunté cette image au site : https://antimouche.fr/comment-fabriquer-un-ruban-anti-mouche-naturel-maison/
Il est de bon ton, dans
l’anthropologie classique, de présenter les chasseurs-cueilleurs comme de grands amis du gibier et les éleveurs comme de grands amis du bétail (je
caricature à peine). Il arrive cependant que l’ethnographe laïque et
désenchanté soit obligé de reconnaître, ici et là, l’existence de comportements « moins catholiques ». Les
paysans mongols décrits par
Typhaine Cann dans son article « Pour en finir avec les mouches »*par
exemple, montrent vis à vis de
leurs animaux de rente une «
indifférence étonnante compte tenu de la proximité, comme s’il fallait se
garder de regarder les bêtes autrement que de la viande sur pattes (ce qu’elles
deviennent effectivement chaque fois que le congélateur commence à se vider) ». Ceci mène l’ethnologue à se questionner, plus généralement, sur le statut
ontologique des espèces gênantes et marginales :
« Comment concilier cette attitude avec la théorie
bouddhiste de la réincarnation ? Et est-ce que cela vaut aussi pour les mouches
? »
* De la bête
au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale (Sergio Dalla
Bernardina dir.), édition numérique Collection « Actes des congrès
nationaux des sociétés historiques et scientifiques »
2020 (à paraître).
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