Disons-le clairement : la vache archétypale
n’existe pas*. Il n’y a que des vaches localisées, à géométrie variable, dont le
statut change en fonction du contexte.
Dans son article : « Le
couple boeuf-cheval et les impérialismes américains, ou l’origine de la
plus-value du capitalisme financier »** Frédéric Saumade s’attarde sur les implications
idéologiques et économiques des transferts d’animaux d’un continent à l’autre.
Une fois introduits en Amérique et s’adaptant au nouveau contexte
environnemental, les bovins européens ont été soumis à deux formes
d’exploitation presque antithétiques : « (…) Le modèle fermier
anglo-normand [qui] est indissociable de la morale puritaine du travail
productif et de l’éthique de sensibilité à l’égard des animaux domestiques (…),
et le modèle américain du ranching,
issu de la conjonction de l’élevage extensif ibérique, de la culture
cynégétique-guerrière des Indiens, [et] de l’esprit de conquête économique des
Anglo-Américains, [qui ] se situe sur la frontière de la domesticité et du
sauvage ».
La protection d’un côté, la semi-liberté de l’autre
(les deux chèrement payées à la fin). Si j’étais une vache j’aurais du mal à
choisir.
Enfin non. Tout compte fait, je choisirais l'Amérique et les Cow-boys. En errant allègrement entre la Louisiane et l'Alabama j'écouterais Oh, Susanna dans la version de James Taylor.
Enfin non. Tout compte fait, je choisirais l'Amérique et les Cow-boys. En errant allègrement entre la Louisiane et l'Alabama j'écouterais Oh, Susanna dans la version de James Taylor.
* Sauf chez les Peuls, nous en avons déjà parlé.
** De la bête au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale. Paris, (Sergio Dalla Bernardina éd.) éditions du CTHS en ligne, 2020 (à paraître).
** De la bête au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale. Paris, (Sergio Dalla Bernardina éd.) éditions du CTHS en ligne, 2020 (à paraître).
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