Le cas
du vautour fauve nous offre un bel exemple de changement de statut. C’en
est fini de la mauvaise réputation
qui pesait sur cet oiseau nécrophage, strictement charognard, rangé dans la
catégorie des tireurs-fouilleurs. Loin
d’être apparenté à un nuisible, il
aide désormais les éleveurs en leur offrant ses services d’équarrisseur
écologique : « Par l’acte volontaire de dépose
sur une placette (officielle ou non) – écrit Sophie Bobbé dans son article “ Le
sauvage dans tous ses états” - loin d’être un simple nourrisseur, l’éleveur
reconnaît l’utilité du nécrophage
alors considéré non seulement comme un commensal, mais surtout comme un
auxiliaire. Il intègre le vautour à son système pastoral, au même titre que le
chien de protection ou le chien de conduite ».
Le
statut de vautour fauve change tellement vite qu’on n’a pas le temps de
s’habituer. Il semblerait en fait que, lorsqu’il ne trouve rien à manger, l’équarrisseur
écologique accélère le processus de « cadavérisation » de son aliment
(un veau, par exemple, un cheval …), en l’attaquant lorsqu’il est encore vivant. De charognard qu’il était, il devient ainsi carnassier.
* De la bête
au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale (Sergio Dalla
Bernardina dir.), édition numérique Collection « Actes des congrès
nationaux des sociétés historiques et scientifiques »
2020 (à paraître).
« De charognard qu’il était, il devient ainsi carnassier » , vous parlez du vautour fauve j’ai bien compris ! Mais voilà qui peut s’appliquer dans des domaines où s’ébattent les humains, non ? C’est vrai, la frontière est de plus en plus fragile !!!
RépondreSupprimerC'est très vrai. J'ai à l'esprit deux ou trois exemples de conversion opportuniste rappelant de près le comportement des vautours. Comme le dit le proverbe pyrénéen : "Au matin charognard /Carnassier le soir". Cela doit exister également en version haïku.
Supprimer« Il arrive ces temps-ci des événements étranges
RépondreSupprimerdans le monde :
On dit ceci et on dit cela.
Rien ne sert de discuter.
Et mieux vaut faire un petit somme. »
(Anonyme)