C’est
triste à dire (et notamment pour les ornithologues), mais dans les Alpes de Vénétie où je passe
mon été c’était normal de manger les petits oiseaux. Même dans les auberges les
plus modestes, à la saison des migrations, on pouvait trouver des alouettes, des
pinsons, des chardonnerets rôtis à la broche et disposés avec grâce à côté
d’une tranche de polenta. La dernière fois que j’ai pu profiter de ce plat succulent c’était dans un restaurant perdu
dans la campagne. Un autre client, à côté de nous, dégustait placidement ces créatures délicieuses. Il ne consommait
que la poitrine et les cuisses, comme on fait avec les poulets. Après son
départ, en nous montrant son assiette encore pleine, l’aubergiste nous a dit :
« Celui-là, c’est la dernière fois qu’il mange des oiseaux chez
moi ».
Je savais pourquoi : lorsqu’on mange les petits oiseaux, ne
doivent rester dans l’assiette que les becs.
Je l’appelais « le huit-huit de vingt-vingt »(ce qui fait 1932).
RépondreSupprimerJ’ai pensé un moment que la mi-juillet l’attristait, car je l’ai revu, mais il ne disait plus rien.
Il était très affairé, comme un dauphin, à faire des plongeons dans une sorte d’arche de Noé végétale restée là quand les eaux se sont retirées de la colline.
Wikipedia m’a tirée de ma mélancolie :
« ... Il fait aussi parfois entendre un « hweet » demandeur.(...) Il chante très souvent, une grande partie de l'année, surtout entre février et mi-juillet. »
Quand il y a du vent, on entend un cliquetis dans les haubans de la caravelle céleste.
« Et ça c’est beau! »*
*J-C Vandamme.