dimanche 12 juillet 2020

Défendre les bergers ou défendre les loups ? Une question de bon goût



Moutons  portant atteinte à la Wilderness 
Un loup vient d'être abattu au col du Lautaret par des lieutenants de louveterie. Le journaliste Bruno Clément a consacré à cet evenement  un reportage qui n’a pas plu à tout le monde. Un jeune berger a réagi sur le net avec des propos clairs et énergiques* et sa réaction a été largement commentée sur les reseaux sociaux. Pourquoi tant d’intérêt?
Je constate que le berger, avec sa barbe et son béret basque, a le look qui convient. Il représente la tradition (on dirait qu'il sort d'une ancienne carte postale). Mais son éloquence n’a rien de folklorique.  C’est un berger néo-rustique, classique et moderne à la fois, qui pourrait inspirer une collection de  Ralph Lauren. Dans son hyperréalisme bucolique (c'est un berger exemplaire, paradigmatique), il concrétise les fantasmes écolo-pastoraux qui traversent, mélangés à des rêveries de wilderness,  l’imaginaire contemporain.  Il préfigure une tendance. Il l'anticipe.
D'où la prophétie suivante : défendre les loups est chic (il faut être des ploucs, désormais, pour ne pas aimer les loups). Mais défendre les bergers*, d'ici peu, sera encore plus chic.  

* C'est mon opinion, mais je comprends que l'on puisse être en desaccord. Pour voir le berger grondant le journaliste  cf. : https://www.youtube.com/watch?v=PW5Px8Y47K8
* Voire même le devenir.

1 commentaire:

  1. "Бид чоныг саарал зүйстэйн хувьд алдаггүй хонь мал барьж иддэг учраас нь ална" (Nous tuons les loups, non pas parce qu'ils sont gris mais parce qu'ils nous mangent nos moutons).
    Cette phrases, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un proverbe, lue dans un roman mongol, m'a fait penser à votre billet, je ne résiste pas à l'envie de vous l'envoyer.

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