mardi 4 mai 2021

Celtes et Latins face à la prolifération des goélands

 

Source : Il Corriere della Sera du 3 mai

À Brest on stérilise les œufs de goéland. C’est triste mais nécessaire. À Rome, on sauve les bébé-goélands* tombés du quatrième étage et on s’émeut. 

* En France on les appelle "grisards", ce qui me paraît vaguement péjoratif. Lorsqu'un bébé-goéland tombe du quatrième étage c'est grave. Lorsque c'est un grisard ...


1 commentaire:

  1. Je ne sais pas ce qu’il en est chez nos amis romains, mais diantre, ce drôle d’oiseau a un statut bien particulier dans la mémoire collective des populations littorales bretonnes !
    Le goéland, c’est un peu « je t’aime, moi non plus »...
    Je vous épargne les pages consacrées a la bestiole ailée dans l’oeuvre d’Anatole le Braz (Légendes de la mort chez les Bretons armoricains), parce qu’entre intersignes et âmes des noyés, on y est jusqu’à demain, mais je ne résiste pas à partager avec vous le texte
    écrit par Lucien Boyer en 1905 et chanté par Damia…

    Les marins qui meurent en mer
    Et que l’on jette au gouffre amer
    Comme une pierre,
    Avec les chrétiens refroidis
    Ne s’en vont pas au paradis
    Trouver saint Pierre !

    Ils roulent d’écueil en écueil
    Dans l’épouvantable cercueil
    Du sac de toile.
    Mais fidèle, après le trépas,
    Leur âme ne s’envole pas
    Dans une étoile.

    Désormais vouée aux sanglots
    Par ce nouveau crime des flots
    Qui tant le navre,
    Entre la foudre et l’Océan
    Elle appelle dans le néant
    Le cher cadavre.

    Et nul n’a pitié de son sort
    Que la mouette au large essor
    Qui, d’un coup d’aile,
    Contre son cœur tout frémissant,
    Attire et recueille en passant
    L’âme fidèle.

    L’âme et l’oiseau ne font plus qu’un.
    Ils cherchent le corps du défunt
    Loin du rivage,
    Et c’est pourquoi, sous le ciel noir,
    L’oiseau jette avec désespoir
    Son cri sauvage.

    Ne tuez pas le goéland
    Qui plane sur le flot hurlant
    Ou qui l’effleure,
    Car c’est l’âme d’un matelot
    Qui plane au-dessus d’un tombeau
    Et pleure... pleure !

    Brrrr… alors, Maurice, on fait moins le malin ?

    RépondreSupprimer