vendredi 25 mars 2022

Autour des frontières ontologiques (séminaire)

 

Jean-Michel Basquiat : Warrior

 

Séminaire - De l’humain animalisé au vivant humanisé (troisième année : risques et avantages de la proximité ontologique)

 

Bâtiment EHESS-Condorcet

Salle 25-A 
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

 

lundi 28 mars, de 12:30 à 14:30

 

 

Steve Lazzaris

 

Combat et férocité guerrière :

Sur un champ de bataille, il arrive que des guerriers se muent en bêtes féroces : insensibles à la peur et aux blessures, ils ravagent les rangs ennemis comme des fauves dépourvus d'humanité. Si berserkir est un nom qui est resté dans les mémoires, il recouvre une réalité qui dépasse de loin les frontières de la Scandinavie. Ainsi la fureur sacrée ne se développe pas seulement sous une peau de bête, et les similitudes sont nombreuses entre les berserkir et des guerriers qui, comme Horace décrit par Georges Dumézil, entrent dans une transe guerrière pour lutter contre leur ennemi. Mais sauver son monde au prix de son humanité ne se fait pas impunément : on quitte la société sans être sûr de pouvoir y revenir. Comment un homme devient-il un guerrier ? Qu'est-ce que cela implique dans la bataille ? Comment redevient-il humain et peut-il revenir dans la société ? Pourquoi la figure du guerrier-fauve a-t-elle a priori disparu de la guerre moderne ? Nous tenterons de répondre à ces questions grâce à une approche historique et anthropologie.

 

Hugo Gassin 

Marcher avec la montagne et la lumière. Essai d’ontologie du paysage par-delà la modernité.

Résumé : Le paysage est une notion polysémique, épousant le moule des différentes disciplines qui le pensent, soit comme une réalité matérielle indépendante de l’humain, soit comme la perception qu’en a un sujet culturellement constitué, ou encore, en tant que modèle artistique et esthétique. Coincé dans la Constitution moderne, le paysage se voit déchiré en essence entre deux pôles antagonistes, la société et la nature, le sujet et l’objet. Je tenterai de penser, à partir des réflexions de Bruno Latour, d’Augustin Berque et de mes premières données de terrain, comment envisager une ontologie du paysage au-delà de la modernité, en le laissant à mi-chemin entre la nature et la société-sujet, et le considérant comme un quasi-objet. Le paysage serait ainsi un prisme au travers duquel les substances des sujets et des objets prennent forme et entrent en relation. Je me demanderai alors quelle place le paysage occupe dans nos existences.

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