Moineau bouguignon qui ne chante pas comme un Breton
« Lorsqu'en voyageant dans la presqu'île armoricaine on dépasse la région, plus rapprochée du continent, où se prolonge la physionomie gaie, mais commune, de la Normandie et du Maine, et qu'on entre dans la véritable Bretagne, dans celle qui mérite ce nom par la langue et la race, le plus brusque changement se fait sentir tout à coup. Un vent froid, plein de vague et de tristesse, s'élève et transporte l'âme vers d'autres pensées ; le sommet des arbres se dépouille et se tord ; la bruyère étend au loin sa teinte uniforme ; le granit perce à chaque pas un sol trop maigre pour le revêtir ; une mer presque toujours sombre forme à l'horizon un cercle d'éternels gémissements. Même contraste dans les hommes : à la vulgarité normande, à une population grasse et plantureuse, contente de vivre, pleine de ses intérêts, égoïste comme tous ceux dont l'habitude est de jouir, succède une race timide, réservée, vivant toute au dedans, pesante en apparence, mais sentant profondément et portant dans ses instincts religieux une adorable délicatesse ». Ernest Renan, « La Poésie des races celtiques », Revue des Deux-Mondes, 1854.
Et pour les oiseaux c’est pareil. Le merle qui s’est mis à chanter à l’improviste, l’autre soir à Dijon … eh bien, il ne chantait pas comme les merles bretons. Aucune pudeur chez lui. C’était un chant de riche. Et il en va de même pour le moineau bourguignon que j’ai pris on photo le matin suivant pendant que je faisais le plein à Géant Casino. Même constat : sympathique, oui, dans sa performance impeccable que personne ne lui avait requise. Mais pas assez d’esprit. Trop de viscéralité.
Plus on descend vers le sud, on le sait, plus la vie devient facile …
Je pense que ces oiseaux bourrguignons rroulent les airrs…ou ont bu du Côtes de Nuits-Saint-Georrges, ou les deux, en savourrant de « …la tarrte aux épinarrds, la tarrte à la citrrouille, aux poirreaux frrais … »*
RépondreSupprimer* https://youtu.be/jsMdgXgZk_8
Armelle Sêpa
Le chant des oiseaux et le vin de Bourgogne m’ont (dé)tourné la tête, au point de me faire oublier que le chauvinisme d’Ernest Renan, c’est quelque chose!
RépondreSupprimerIdiot et attendrissant à la fois.
On a quand même envie de lui chanter « La ballade de ceux qui sont nés quelque part. »
Armelle Sêpa
Donc ... cidre, vin de Bourgogne auraient une influence sur le chand des oiseaux tels que les merles... je tenterai de vérifier cette hypothèse... Merle et Pastis à Marseille, merle et cognac en Charente !
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