Heinrich Böll m’a déçu. J’ai toujours adoré son roman La grimace, histoire d’un clown qui chante les Litanies de Lorette pendant qu'il prend sa douche (ce qui irrite sa compagne, politiquement engagée, conformiste et attirée par des social-démocrates plus sérieux que lui). Savoir que ce prix Nobel irrévérencieux a retiré son soutien au journaliste Masha Gessen, lauréat du prix Hannah Arendt, pour avoir mis l’accent sur les modalités discutables de l’action israélienne dans la bande de Gaza, m’attriste profondément. Le clown, tout à coup, finit par ressembler à ses antagonistes sectaires et moralistes.
« Comment ça? Böll aurait-il retiré son soutien à Masha Gessen? Mais s’il est mort en 1985 ! ». C’est vrai, le coupable n’est pas lui, ce sont les membres de la fondation qui porte son nom et qui, en ce qui les concerne, n’ont jamais gagné le moindre prix Nobel. S’ils l’avaient gagné, par ailleurs, il serait temps de le leur retirer.
*Je rappelle que je n'ai rien contre les écologistes. Moi aussi je suis écologiste. Et depuis mon enfance, lorsque le concept était encore en gestation et aimer se perdre dans la nature n'était pas à la mode. Je ressens juste de la méfiance pour les "nouveaux curés" qui cherchent à monopoliser le discours sur la nature à des fins personnelles (mais au nom du bien commun).
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