vendredi 21 juin 2024

Des friches partout? Le réensauvagement de la planète et ses implications

N'hésitez pas à participer à la prochaine séance (la dernière pour cette année universitaire)  du séminaire : Ruralités contemporaines en question (s).

 

ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES (Paris)

 

Pierre Alphandéry, chercheur honoraire INRAE

Christophe Baticle, MCF, Univ. Aix-Marseille LPED / Habiter le Monde

Sophie Bobbé, chercheure associée au laboratoire LAP – EHESS

Sergio Dalla Bernardina, professeur émérite, Univ. Bretagne Occid (LAP-EHESS)

Maxime Vanhoenacker, chercheur CNRS (LAP), référent pour cette UE

 

Lundi 24 juin 2024, 11h-13h

 

Salle AS1-24 - 54 bd Raspail 75006 Paris

En présentiel et en visio :

 

https://bbb.ehess.fr/b/sop-isd-pab-gfr

 

Le Réensauvagement et les marges rurales européennes.

Récits idylliques, résistances et frictions du réel

 

Régis BARRAUD

Géographe, Professeur des universités, Université de Poitiers, laboratoire UR MIMMOC

 

Présentation : Sergio Dalla Bernardina

 

Le rewilding (ci-après RW), que l’on traduira ici par « réensauvagement » en langue française, est devenu un attracteur puissant dans les champs de la conservation de la nature, des médias, de la production scientifique et artistique. Formalisée au début des années 1990, l’idée du RW est née aux Etats-Unis à la lisière de l’environnementalisme radical et de la biologie de la conservation.

Il s’agit d’un processus intentionnel qui s’inscrit dans une stratégie de conservation de la nature et de restauration écologique à grande échelle, valorisant l’autonomie des milieux (Barraud, 2020a). Les initiatives de RW en Europe sont portées par des ONGs environnementales, des propriétaires privés, ou encore des fondations. Ce mouvement est de plus en plus médiatisé et le RW s’impose comme une solution technique crédible pour un nombre croissant de praticiens de la conservation, y compris au sein d’aires protégées.

Ce faisant, le RW tend à devenir un mot magique et, s’affranchissant de son origine radicale initiale, il semble promis à rejoindre les vastes répertoires du mainstream  et des mots-valises. Porteur d’espoir, il vise à réenchanter les discours de la conservation de la nature et à susciter un enthousiasme nouveau dans un contexte de grand péril écologique planétaire. D’une certaine manière, le RW alimente des récits solutionnistes qui répondent à celui de l’Anthropocène. Cependant, la belle histoire d’un monde plus sauvage et plus humain s’affranchit, selon nous, d’aspérités et de frictions que nous souhaitons mieux appréhender. Si le RW est relativement ubiquiste, ses effets sur les espaces périphériques et fragiles doivent être évalués. Cette proposition s’inscrit dans le champ des humanités environnementales et de l’approche Political Ecology. Premièrement, il s’agira d’identifier les types de RW en cours de déploiement à l’échelle européenne tout en mettant en évidence les caractéristiques spatiales de ce processus. Deuxièmement, des études de cas permettront d’illustrer cette typologie et d’ouvrir la discussion sur les formes d’ancrages sociopolitiques des initiatives de RW étudiées.

 

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