mardi 22 octobre 2024

Il n’y a qu’à (2). Éco-dissuaseurs à l’ancienne

 


Ce que les ours ne supportent pas, nous expliquait le zoologiste Renato Semenzato il y a quelques jours, est de se retrouver à l’improviste face à un représentant de notre espèce. Il réagit automatiquement. C’est éthologique. Dans une zone fréquentée par les ours, pour ne pas désacraliser la forêt en parlant trop fort (« Martine, regarde là, c’est une chanterelle! » « Je vois, c’est une chanterelle, mais pourquoi tu cries comme un malade ? Je ne suis pas sourde ! »), on peut se munir d’une clochette.

J’ai tout de suite pensé aux lépreux, censés déambuler avec une clochette pour prévenir les bien-portants de leur arrivée. Le rapprochement n’est pas sans fondement : dans la nature sauvage - ne serait-ce que pour les plus purs chez les amateurs d’espaces non-contaminés - nous sommes des intrus polluants et contagieux.

À la place de la clochette, souvent, les lépreux utilisaient une crécelle. J’imagine le joyeux boucan (je dis joyeux parce que trop de silence, c’est vrai, rend mélancolique).

Ça me donne des idées. Je vais me lancer dans la production de crécelles anti-loup. Je les appellerai « Éco-dissuaseurs à l’ancienne ». Et j’ai déjà la formule d’accompagnement : « Un clin d’œil sympathique à la tradition ». En plus c’est biodégradable. Je deviendrai riche et fameux.

1 commentaire:

  1. Vous avez le sens des affaires. Attention toutefois à ce que votre invention ne bourdonne pas. Hervé A

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