Poisson singulier,
l'alose est bonne à manger entre Arles et Pont-Saint-Esprit. Plus au sud elle
est trop salée, plus au nord pas assez. N'étant pas un délice, on la consomme
pour des raisons essentiellement sociologiques : on se réunit entre mangeurs d'aloses et on fait la fête.
Le pêcheur d'aloses est dans la
norme lorsqu'il appartient aux classes populaires. Pour rendre comestible ce
poisson indigeste on le fait mijoter pendant six heures. L'eau de vie dissout les nombreuses arrêtes. Tout est
bon pour apprivoiser son goût barbare :
l'oseille, le fenouil, les
oignons et les tomates, le safran et le pastis.
Si on est issu des classes moyennes, à la place de
l'alose on pêche la carpe "no
kill". 1) On achète du matériel high-tech chez Décathlon. 2) On sort une carpe du Rhône (petite,
moyenne ou grande en fonction de la chance). 3) On fait un selfie avec elle et on la rejette à l'eau. A l'état actuel, on ne connaît pas de recette pour accommoder
la carpe "no kill" .
(Voir, à ce propos :
Carole Barthélémy, La pêche amateur au
fil du Rhône et de l'histoire, Préface de Bernard Picon, Paris l'Harmattan,
2013).
Question 1)
Pourquoi l'alose oui et le chat non? (je parle du droit de publier la recette sans se faire importuner).
Question 2) C'est
pour quand la pêche à l'alose "no kill"?
Question 3) Est-ce
que les pêcheurs de carpes sont des antispécistes qui s'ignorent?
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