Cheval
Le mot "fascisme" désigne avant tout une orientation politique. Le
Larousse définit le fascisme comme un "régime établi en Italie de 1922 à 1945, fondé sur la
dictature d'un parti unique, l'exaltation nationaliste et le corporatisme". Avec le temps et l'expérience on a fini par voir dans le fascisme, à
côté d'un projet politique qui a montré ses limites (c'est un euphémisme), une disposition psychologique : dans le
langage courant, est "fasciste" celui qui cherche à imposer sa
volonté par la force, montre un penchant pour la violence, adore les hiérarchies
et les rapports de domination. Ne supportant pas les différences, le "fasciste" fonce sur
tout ce qui n'est pas sa patrie, sa religion, son code comportemental, sa
tradition vestimentaire. Fidèle et passionnel, il idolâtre l'autorité ("Le chef a toujours
raison...") et sanctifie la loi de la jungle ("C'est le plus fort qui gagne
...") *.
Naît-on "fasciste" ou le devient-on? A-t-on un tempérament
"fasciste" par nature ou s'agit-il d'une construction sociale? Cela dépend des cas,
peut-être (et des options scientifiques). Pour en savoir plus, il
faudrait demander aux psychologues.
* J'oublie sûrement d'autres acceptions. J'aimerais que l'on m'aide à dresser le
portrait-robot vernaculaire du "fasciste"
: le "fasciste" tel
qu'il est perçu par le sens commun.
Je crois que votre description du "facho" recouvre bien l'acception courante qui en est faite. De manière encore plus large, il s'agit, à mon sens, de toute personne ayant des opinions réactionnaires ou même toute personne voulant imposer son conservatisme. Ce qui le caractérise le plus, outre des opinions réactionnaires, est le culte de l'autorité et de violence pour régler les problèmes, ce qui fait que les policiers peuvent être assimilés à des fascistes (CRS SS) ou des militaires (la figure de "para", le parachutiste, ou du légionnaire), d'autant plus que, dans un certain nombre de cas, cela s'avère un assimilation tout à fait exacte. C'est aussi une façon d'être : le skinhead, avec son blouson et son berger-allemand (animal (contextuellement) "fasciste" par excellence me semble-t-il : obéissant, fidèle, violent et "allemand").
RépondreSupprimerJe me permets de vous signaler une affaire récente où le qualificatif politique a été distingué de l'injure : http://www.huffingtonpost.fr/2015/10/07/marine-le-pen-fasciste-jean-luc-melenchon-gagne-encore-justice_n_8256926.html. Je me permets aussi, en lien avec le thème général du blog, de faire le lien avec une chanson de Renaud, "Mon beauf'", qui décrit la figure du "beauf'", Le personnage décrit dans la chanson, "imbécile et facho", n'en est pas moins un ami des animaux : il amène son berger allemand à la chasse. Parce que l'imbécile fasciste est, bien entendu, un chasseur.
Merci, c'est enrichissant. Vous anticipez mon prochain billet, programmé pour après-demain (je cherche l'image d'un chien avec un fez mussolinien, je ne l'ai pas encore trouvée) qui va justement s'appeler : "Peut-on qualifier un chien de "fasciste" "?
RépondreSupprimer« Le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire. »
RépondreSupprimerRoland Barthes
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai assisté à l'un de vos cours l'année dernière à l'UBO, et étant tombé sur votre blog, j'y reconnais nombre de vos thèmes de prédilection. Je dois avouer que j'ai pris du plaisir à le parcourir, mais la brièveté de vos billets m'interloque et me laisse un peu sur ma faim. Pouvez vous m'expliquer ce choix ? Considérez vous ce blog comme un simple recueil de billets d'humeur/ de pensées, ou souhaitez vous à l'avenir y écrire des articles plus conséquents (quitte à diminuer la fréquence de parution) ?
Merci de votre réponse.
Pour être franc, j'avais le sentiment que mes billets étaient déjà trop longs. Je pense continuer avec cette taille un peu "bâtarde", mi-figue mi-raisin (pour ne pas trop fatiguer mes interlocuteurs). Plus tard, peut-être, je développerai ces mêmes thèmes sur un autre support et dans un format moins succinct.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si vous aurez un portrait robot vernaculaire du fasciste, mais pour moi, le facho représente pour les gens de gauche le mal ou le beauf. Il est borné, intolérant, autoritaire, ne se soucie pas de se faire aimer, ne doute de rien, sans souplesse. C'est peut-être le "bolcho" des gens de droite ?
RépondreSupprimerJe pense effectivement que dans le portrait robot du "fasciste" que nous sommes en train de dresser trouvent également leur place un certain nombre d'individus (machistes, autoritaires, intolérants etc.) qui se réclament de la gauche.
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