On appelait "Jardins
d'Adonis" des pots de terre cuite où, au début du printemps, on semait des céréales. Quelques
semaines plus tard, lorsque les graines avaient germé, on consacrait ces
jardins miniatures aux divinités de la végétation.
On qualifie de "poïétique" un geste qui crée, qui fabrique, d'où le mot poésie.
Peu importe qu'il soit grand comme les paradis des Perses ou minuscule
comme un jardin d'Adonis, un jardin est toujours le fruit d'un acte "poïétique". À proprement parler, on ne crée pas son jardin, on l' "invente", du verbe invenire
(découvrir, trouver le premier …). On invente un jardin dans le sens où on saisit
des potentialités et on les met en valeur ("ici, je verrai bien un noyer,
là un rosier sauvage ... et tout près de la porte, tiens, pourquoi pas une
petite terrasse ? Ah, une terrasse, cela changerait tout ! ").
On met en valeur et on se met en valeur. On se projette dans son jardin et par
là, même s'il s'agit d'un "jardin secret", on s'expose. Il faut s'aimer,
ne serait-ce que un minimum, pour avoir un jardin. Il faut avoir un point de vue et un
interlocuteur. C'est comme pour un texte. Lorsqu’on on écrit, même en cachette, on s'adresse toujours à quelqu'un. Entretenir un jardin, dans ce sens, est un geste public, un geste
citoyen.
I « Giardini di Adone » erano
dei vasi di terra cotta nei quali, all’inizio della primavera, venivano
seminati dei cereali. Qualche settimana dopo, quando i grani germinavano,
questi giardini in miniatura venivano consacrati alle divinità della
vegetazione.
Il termine « poietico » indica
un gesto che fabbrica, che crea, da
cui la parole “poesia”. In realtà non si crea un giardino, lo si inventa, dal
verbo invenire (scoprire, trovare per
primo). Si inventa il giardino nel senso che si colgono delle potenzialità e le
si mette in valore (“qui vedrei un bel noce, là una rosa selvatica … e vicino
alla porta, ma guarda … perché non mettere una terrazza? Ma si, una terrazza
cambia tutto !”). Si mette in
valore e ci si mette in valore. Ci si proietta nel proprio giardino e così
facendo, anche se si tratta di un giardino segreto, ci si espone. Bisogna amare
se stessi, almeno un minimo, per avere voglia di esporsi. Bisogna avere un
punto di vista e un interlocutore. È come per un testo. Quando uno scrive,
anche di nascosto, si rivolge sempre a qualcuno. Tenere in vita un giardino, in
questo senso, è un gesto pubblico, un gesto civico.
C’est le jardin diabolo menthe.
RépondreSupprimerPeut-être. Il faut que je me documente.
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