À chaque fois que je tombe sur cette presina (manique en français), je pense aux Achuars qui, par leurs
techniques subtiles, miniaturisent la tête de leurs ennemis et en font des
objets rituels aux significations multiples.
A l'époque de mon
service militaire j'ai rencontré une fille*. Ma mère ne l'aimait pas trop.
Pour mon anniversaire cette fille m'avait offert un pull péruvien. On s'est vite
quittés. Le pull, selon ma mère, vieillissait mal. Sans briller dans l'art de
la broderie, elle en a tiré un set de presine qui a survécu longtemps à cette relation
éphémère.
* On dirait une histoire de poilus.
Quando mi cadono gli occhi su questa presina penso agli Achuars che, con le
loro tecniche sottili, miniaturizzano le teste dei loro nemici e ne fanno degli
oggetti rituali dai molteplici significati.
Ai tempi del mio servizio militare avevo incontrato una
ragazza (sembra una storia del 15-18). A mia madre non piaceva più di tanto.
Per il compleanno questa ragazza mi ha regalato un maglione peruviano. Ci siamo
rapidamente lasciati. Il maglione, secondo mia madre, invecchiava male. Ne ha ricavato un set di presine che ha
sopravvissuto a lungo a questa relazione effimera.
Pour ce qui est de l’élégance de l’animal humain, (avec laquelle vous ne rigolez pas, mauvais choix de pull : rupture) quand on voyage dans le temps et l’espace, on en saisit vite tout le relatif. A l’étranger, ça me saute à la figure devant les photos de mode ou de cinéma. J’y vois mieux, avec le recul, la certitude de représenter la quintessence du Beau, comme sur celles d’Alain Delon*, et je m’entends rire, comme devant des images du passé (les bas, les souliers garnis et la perruque de Louis XIV, ou les années 80 qui ont vu ma jeunesse).
RépondreSupprimer*son inquiétude pour le sort de ses animaux après son trépas ne me choque pas.
Que de questions suggèrent ces quelques lignes ... amusantes !
RépondreSupprimer- « on s’est vite quittés » : à cause du pull ( élégance ?), à cause de la mère (Œdipe ?)
- en se référant aux Achuars, l’ennemi de votre mère était le pull puisqu’elle l’a miniaturisé ( oui, joli transfert, et plus facile à miniaturiser !), et ennemi jugé « vieillissant mal » (sa peur de vieillir ?). Toujours est-il que la transformation accomplie est restée dans le domaine de la protection... du froid le pulll, du chaud la presina...
En fait, si j’ai évoqué cette histoire très intime c’était pour illustrer une disposition psychologique : même si on n’est pas des Jivaro, on cherche, parfois, à miniaturiser son prochain. Personnellement, je n’ai rien contre les pulls péruviens.
Supprimer