mardi 6 octobre 2020

Empathie : peut-on ne pas aimer les animaux ?

 

A-t-on le droit de ne pas aimer la nature? Oui, mais c’est devenu presque honteux. Chez les intellectuels engagés que j’admirais à 18 ans, en revanche, aimer la nature était qualifié de “vitalisme petit-bourgeois”. Le camarade sérieux n’aimait pas la nature, c’était frivole*.

Et peut-on ne pas aimer les animaux ? Ça alors … c’est du blasphème. Une amie italienne  m’a avoué : « Pour moi, comme je le dis souvent en scandalisant mes interlocuteurs,  les animaux et, par conséquent, la discussion les concernant, pourraient ne pas exister ».

C’est légitime, je trouve, mais terriblement démodé. Il n’empêche qu’en assistant aux luttes intertribales pour établir qui est l’ami des animaux le plus sincère (« Moi je les adore depuis toujours  … », « Oui, mais tu n’es pas végétarien …», « C’est vrai,  mais je ne mange que du poulet cruelty free et je suis contre la chasse à la glu…) »,  cela donne envie de tenir le même propos.

* Aujourd’hui ils ont changé d’avis, mais c’est trop tard. 

9 commentaires:

  1. o forse sempre più incomprensibile...

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  2. Je ne mange que du poulet cruelty free et je suis contre la chasse à la glu.

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  3. Il y a animal et animal : on a moins de scrupules à écraser une punaise de lit qu'à tuer un chaton, alors que c'est essentiellement la même chose (et peut-être même qu'arracher un brin d'herbe ne diffère pas essentiellement d'un meurtre, ce qui ne m'empêche pas de passer la tondeuse dans mon jardin et de n'avoir aucune envie de tuer quiconque). Il y a, à mon avis, pas mal d'hypocrisie dans un discours qui se contente le plus souvent de ne désigner comme aimable que des animaux domestiqués, ou des fauves lointains n'ayant plus rien de menaçant ; en somme un discours qui n'aime rien plus qu'une nature rentrée dans le rang, vaincue. L'amour des animaux ne me semble pas plus nécessaire que l'amour de notre progéniture, et je suis sûr que des tas de parents détestent leurs enfants, mais n'osent pas l'admettre (mais ce n'est pas la question). Il y a pour certaines choses une injonction à l'amour qui devient un peu oppressante. Je pense à W.C. Fields, qui écrivait qu'un homme qui détestait les enfants et les chiens ne pouvait pas être foncièrement mauvais, alors que ses seuls personnages positifs étaient précisément des mômes et des clébards. Il faut avoir sa petite pudeur.

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    1. J’aime beaucoup l’introduction du brin d’herbe ! Je me demande toujours quand vont être défendus les végétaux comme « étants » sensibles, souffrants, maltraités ( certains ne finissent ils pas dans des bennes à ordures alors que replantés , arrosés...) ?
      Quant à  « l’amour de notre progéniture »... vous auriez pu ajouter l’amour de nos parents... on n’est pas obligé non plus !



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    2. L'anti-règnisme s'est entouré le cordon ombilical autour du cou.

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  4. Par d'autres voies j'ai reçu ce commentaire que j'ajoute à la collection : "Ton post de ce matin est un bel exemple de ta condescendance et expliquerait à lui seul pourquoi les gens n’osent pas faire de commentaires. Pour être honnête, ma réflexion après sa lecture a été : « Tu fais chier des fois Sergio ! »".

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  5. Je ne vous ai jamais trouvé condescendant. Pour le reste, je ne dirai rien du tout.

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  6. « Moi je les adore depuis toujours … », « Oui, mais tu n’es pas végétarien …»,« Justement!!!…»

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