vendredi 9 octobre 2020

Qui est le nul ? À propos des chasses traditionnelles

 

Oiseleurs de la province de Trente. Image tirée de mon article : "Phénoménologie d’un piège végétal : le roccolo" https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-anthropologie-sociale-2013-1-page-16.html

 

J’ai consacré une partie importante de mes recherches au monde de la chasse.  Je crois pouvoir confirmer  que les chasseurs du dimanche, les tueurs de faisans d’élevage caricaturés par les écologistes, les machos fascistoïdes qui profitent de la chasse pour sortir armés, les sadiques qui tirent sur des chats domestiques*,  les ignares qui ne sauraient pas distinguer  une caille d’un perdreau mais qui se gargarisent  en parlant de tradition, de nature et de biodiversité, existent bel et bien.  Ils sont même nombreux. Ils ont toujours méprisé les chasses traditionnelles** présentées pendant très longtemps, dans la presse du secteur, comme des chasses de « plouc » et de « braconnier ». Chasses « cruelles ».

De leur côté, les adeptes des chasses dites traditionnelles - dont l’efficacité est directement proportionnelle aux compétences naturalistes*** - ont toujours considéré ces "pistoleros" comme des amateurs.

* « Domestiques ? On ne sait jamais, allons vérifier … »

** Sauf, peut-être la chasse à courre, dont ils sont jaloux. Par "chasses traditionnelles" j'entends ici la chasse aux petits oiseaux, le piégeage et autres formes de capture n'impliquant pas forcément l'utilisation d'une arme à feu.

*** Leur approche est une approche « holiste » : il faut connaître le « système nature », à savoir le « tout environnemental», pour attraper quelque chose.

8 commentaires:

  1. Mise au point salutaire. Elle rend à votre approche anthropologique du monde naturel sa place incontournable (j’apprécie votre ironie sur les diktats politiquement corrects, mais parfois je m’y perds).
    Je crois que dans toute révolution (de la société humaine), on trouve des genres de « comités du salut public » qui décident qui en est le vrai ou le faux ami. La nuance n’y trouve généralement pas sa place. La cause de l’écologie est loin d’être gagnée, peut-être parce-que ses défenseurs les plus caricaturaux sont les plus bruyants. Ça peut arranger les cyniques.

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  2. Quelle biodiversité chez les chasseurs!

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    1. Pardonnez-moi, mais je ne vois pas pourquoi les chasseurs (et je ne parle pas des nombreux « pistoleros », évidemment), ne devraient pas tenir à la biodiversité.

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    2. Il y a les traqueurs, les rabatteurs, les tireurs et les piégeurs, mais il y a aussi les coureurs etc. Qu'elle biodiversité chez les chasseurs, m'exclamais-je! ;)

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    3. Pardonnez-moi, je n'avais pas compris. C'était bien plus fin.

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    4. Merci. C'était piégeant...

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