Dans les réseaux sociaux circule avec insistance un entretien où Monsieur Willy Schraen avoue chasser pour le plaisir de poursuivre un animal jusqu’à sa mise à mort. Ce que je trouve comique, dans cette histoire, est le fait de présenter le coming out du président de la fédération Nationale des Chasseurs comme une sorte de lapsus : « Ah, t’as vu ? il a avoué ». Quoi qu’il dise, finalement, Monsier Schraen a tort. S’il dit chasser pour régler la faune excédentaire on le traite de menteur. S’il avoue sa passion, on le traite de sadique.
Cela me fait penser à un passage très amusant d’Astérix en Corse que tout le monde connaît.
Dans cette histoire, je plains le chasseur : sa position est intenable. Ce qui lui est reproché, c'est d'être ce qu'il est, un chasseur. On lui en veut d'exister. Il ne peut pas faire grand'chose, à part s'exiler, disparaître, ou se révolter.
RépondreSupprimerCette injonction implicite au chasseur, de disparaître, est assez emblématique de notre époque de « déconstruction » pour le meilleur et pour le pire.
RépondreSupprimerDans le registre du pire, ce devoir de justifier tout ce qui, entériné par des siècles de pratiques culturelles, semblait « aller de soi » (comme vous le soulignez à propos de l’adoption d’un animal domestique).
Dans « le loup et l’agneau », c’est le loup qui demande à l’agneau de se justifier, en sachant que la dialectique de la mauvaise foi gagne généralement.
Dans la remise en cause généralisée des « valeurs », finalement, on trouve encore des formes de continuité : c’est encore le camp du loup qui siège au tribunal.