lundi 22 novembre 2021

« Le fautif n’a pas succombé ». Drame rustique dans les Pyrénées


Ours faisant tout comme nous ou presque dans le célèbre traité de Gaston Fébus

Ça s'est passé dans les terres de Gaston Fébus, prince de Foix. Une ourse, inquiète probablement pour la sécurité de ses petits, a attaqué un chasseur de sangliers. Elle l'a blessé. Le chasseur a réussi à s’en sortir en lui tirant deux coups de fusil qui l'ont tuée.  Les protecteurs des ours ont qualifié cet événement de   « drame ». On peut les comprendre, ces plantigrades omnivores appartiennent à une espèce rare (dans la région et pour l’instant). Et ils ont tendance à nous ressembler : une ourse entourée par ses petits est l’image même de la maternité. Je ne fais pas de l’ironie, ma compassion est sincère. Je me félicite, cependant, que le chasseur de sangliers n’ait pas succombé à ses blessures: « Les gendarmes du PGHM – lit-on dans le reportage de Ouest France Occitanie sont intervenus auprès du chasseur âgé de 70 ans, gravement blessé au niveau de l’artère fémorale. »

Les sensibilités changent et, avec elles, la hiérarchie des êtres. Si la victime, au lieu de l’ours,  avait été  l’homme, aurait-on parlé  d'un  « drame »  ou plutôt d'un « accident ? ». Pour le plaisir de la caricature, j'ai pensé à quelques titres qui pourraient accompagner ce fait tragique si jamais il devait se produire :

« Énième accident de chasse dans les Pyrénées ».

« Chasseur qui ne devait pas être là, remis à sa place par une maman en colère ».

Et j’imagine même la suite de l'article : « Le coup de patte est parti par inadvertance et, par ricochet, il a atteint l’artère fémorale de l’individu ».

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