Je viens d’apprendre que le Conseil d'État a jugé illégal l'arrêté ministériel autorisant les tirs d'effarouchement contre l’Ours des Pyrénées. Et ça se comprend. À notre époque, encline au « révisionnisme éthologique »*, on découvre que les humains et les grands carnassiers ont toujours cohabité paisiblement. Les bergers reconnaissaient aux ours et aux loups le droit à quelques prélèvements en tant que gestionnaires des espaces sauvages (la mythique « part du loup »). Chacun son métier, finalement, et les vaches étaient bien gardées.
Partage des espaces, partage des droits … émouvant et peu crédible à la fois. Si les ours et les loups restaient chez eux, vraisemblablement, c’est que les tirs d’effarouchement n’étaient pas interdits. Et les tirs à balles réelles non plus.
Mais actuellement, c’est vrai, les techniques non sanglantes pour effaroucher les ours ne manquent pas : cours de tambour chamanique, chansons de Sardou sur la peine de mort, sermons bucoliques des animateurs nature, photoreportages indiscrets sur la sexualité plantigrade, boules puantes, claxons, pétards, castagnettes. On verra ce que ça va donner.
* Je lance cette formule juste pour le plaisir de la polémique. Je veux dire par là qu’un certain nombre d’éthologues, mais aussi d’anthropologues, reviennent aujourd’hui sur ce que nous croyions savoir autour de la dangerosité des ours et des loups. Il s’agit à mon avis d’une falsification de l'histoire naturelle dictée par des bons sentiments. Et ça fait distingué. Seuls les nigauds, aujourd’hui, ont peur des grands prédateurs.
Cette forme d'instruction à propos de la dangerosité des grands prédateurs est vitale! En cas de rencontre fortuite avec un ours ignorant, il s'agit de savoir l'instruire du fait que vous êtes plus dangereux que lui!... Trop d'animaux humains sont étrangers à ces connaissances: çà ne peut qu'être source d'accident!!! (soupirs au 2° degrès) - Hervé A
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