mercredi 19 octobre 2022

Vive la cause (la cause c’est moi et je vaux bien un van Gogh)

 


Un des invités du séminaire De l’humain animalisé à l’animal humanisé qui débutera le 14 novembre prochain, nous parlera de la notion de « vivant ». J’y pense à propos d’une phrase que j’ai lue tout récemment je ne sais plus où : «  Notre pays crève d’être géré par des gens qui ne comprennent rien, mais vraiment rien, au vivant ». Dans sa solennité, cette formule  peut paraitre prétentieuse (son auteur semble se prendre pour  Darwin, ou pour le Maître des animaux) mais elle n’est pas inintéressante. Elle nous rappelle que la notion de « vivant » est complexe et que, en son nom, on peut dire et faire pas mal de bêtises.  C’est au nom du vivant, par exemple, que des jeunes doués d'un remarquable sens de la communication ont porté atteinte aux Tournesols de van Gogh. Une belle trouvaille publicitaire, au bout du compte, vu que l'œuvre, protégée par une vitre, n'a subi aucune dégradation. Ce qui inquiète, est la réaction de ceux qui ont manifesté leur enthousiasme tout en pensant que le tableau avait vraiment été endommagé. Une attitude de Taliban, m'a-t-on fait noter. Je partage ce point de vue.  

2 commentaires:

  1. Parfois je me demande si certains activistes ne sont pas commandités par les opposants à leur cause revendiquée, tant ils la rendent antipathique.
    Le slogan implicite (« les tournesols vivants contre les tournesols morts », si j’ai bien compris) est d’une superficialité accomplie, qui ignore que les œuvres ont leur vie propre.
    Accessoirement, Vincent Van Gogh, peintre pauvre, aimait ardemment le monde qu’il essayait de nous restituer en peinture.
    Il a commencé par être refusé comme pasteur pour avoir trop partagé la misère des mineurs du Borinage.
    Quelle belle prise !
    Certains « sauveurs » de la planète préconisent aussi d’arrêter de faire des enfants.
    Très bien, l’histoire s’arrête là.
    Cette haine de soi est aussi apocalyptique que le dérèglement climatique.
    Un monde qui devrait être sauvé par des vomissures sur l’humanité-même et ce qu’elle donne de meilleur peut-il intéresser quelqu’un ?

    Armelle Sêpa

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    1. Je partage votre sentiment. Souvent, derrière des gestes exemplaires et des causes respectables, je crois apercevoir des fortes tendances narcissiques et mégalomaniaques : « Je sais tout sur le vivant et je sais comment le gérer. Le vivant c’est moi, d’ailleurs. Je suis le vivant en personne et vous n’avez qu’à la fermer ! ».

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