(Suite) En creusant des trous pour planter mes herbes aromatiques il m’arrive de tomber sur quelques os de mes chiens. Ça me fait toujours un certain effet. Je déterre la pièce avec précaution, en cherchant à me rassurer quant à son origine non-humaine. En amont du jardin il y a une église et autour des églises, on le sait, on découvre souvent des ossements. La trace nette de la scie du boucher montre clairement que j’ai affaire à une côte de bœuf ou à quelque chose de ce genre. Dans ma famille donner un os au chien prenait une allure presque officielle. On ne lui donnait pas un os, d’ailleurs, on le lui remettait comme on remet une distinction : à la fin du repas, lorsque l’occasion se présentait, on ramassait les restes osseux du pot au feu ou de l’épaule d’agneau et, d'un geste de munificence de type médiéval, on les livrait au récipiendaire. Celui-ci réagissait très favorablement. Pendant un moment il les mordillait, ne serait-ce que pour nous faire plaisir et pour vérifier leur authenticité*. Après, parfois, il les enterrait. (À Suivre).
* Autre geste médiéval repris, actuellement, par certains champions olympiques se faisant immortaliser la médaille entre les dents.
Je retrouve votre feuilleton de l’été avec délectation.
RépondreSupprimerArmelle Sêpa.
Merci, votre commentaire me motive.
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