samedi 17 août 2024

Des chiens, des os et des noyaux (7). Épilogue

Flutes préhistoriques taillées dans des os de poule d'eau. J'ai emprunté cette image au site suivant : https://www.4-33mag.com/decouverte-de-flutes-prehistoriques-taillees-dans-des-os-de-poule-deau/

(Suite et fin) La dernière phrase du billet précédent résume à elle seule l’absurdité de ce blog. Dans un monde plein de problèmes sérieux et de sujets ravissants à traiter (comme celui de la photo ci-dessus, par exemple) il y a un type qui prétend entretenir son public en lui expliquant pourquoi il n’y a pas d’os de poulets dans son jardin. Et par surcroit, il n’avance pas de certitudes mais de simples hypothèses.

En fait, j’ai quelques certitudes. Il n’aurait pas fallu mais, dans la diète de notre chien, au départ, il y avait aussi  des os de poulet. Il les croquait doucement sans laisser de traces. Nous découvrîmes par la suite que sur le plan cynégétique cela pouvait entraîner des effets collatéraux : approchant d’une caille ou d’un perdreau chassés par mon père, le fidèle compagnon, habitué à manger des bipèdes ailés, avait tendance à se dire : « Tiens, on me propose un nouveau bipède ailé. C’est très gentil ».

Mais le vrai problème est ailleurs. il y a quelques années, dans mes divagations estivales, j’ai consacré une série entière au thème de la jalousie*.  Lorsqu’un chien est confronté à des os de poulet ou de lapin il les mange avec plaisir et, normalement, avec précaution. Si les chiens sont deux, en revanche, c’est la foire d’empoigne. L'antagonisme et la précipitation poussent les deux rivaux à ingurgiter à toute vitesse les débris coupants et pointus qui s’enfoncent dans leur cavité orale voire plus loin. Est-ce que les conséquences de ce réflexe naturel pénalisent davantage les plus avides ? Ce serait un bel exemple de « dessein intelligent », comme le diraient les Créationnistes américains. 

Si j'ai parlé des os de mes chiens c'est que, pour planter mes herbes aromatiques, je n'ai creusé qu'en surface. Si j'avais creusé plus profondément, j'aurais sans doute trouvé les restes du célèbre Chasseur Haut-Vénitien qui, comme son équivalent français, s'est toujours limité à  prélever, dans une nature bien préservée grâce à lui, le strict nécessaire pour sa sobre alimentation.

FIN

* Cf. « Une sale bête : l'envie », à partir du 31 mai 2018.


2 commentaires:

  1. Vous êtes à la fois notre Mr Bojangles, (clown céleste si merveilleusement célébré par Nina Simone) et son chien perdu (qui était sans doute un intellectuel).
    (« …He spoke with tears of fifteen years
    How his dog and he traveled about
    His dog up and died, he just up and died
    After twenty years he still grieved… »)
    Vous faites diversion le temps d’un feuilleton, et dans une espiègle pirouette, revenez à vos doctes préoccupations, comme des restes d’os à ronger.
    Armelle Sêpa.

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  2. Je suis flatté. Ça donne un sens à mes gesticulations. Merci.

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