(Suite) J’ai eu le soupçon – c’est dire si on peut être vaniteux et paranoïaque – que mon chien eût mis en pièces le jeune pêcher par rivalité. Les chiens, on le sait, ont une intense activité médiumnique. Ils parcourent l’éther comme des radars, ils interceptent des voix, des intentions occultes, des messages cryptés. Ils perçoivent des présences, captent des signes qui viennent du passé et du futur ... Il se peut que, dans ce grand trafic, Sam soit tombé sur mes sentiments bienveillants à l’égard du pêcher et qu'il les ait trouvés insupportables. Je lui ai vite pardonné, tout en lui expliquant que dans ma vision du monde les humains, les chiens et les pêchers n’ont pas le même statut* - et que lui, en tout cas, était mon copain et qu'il était irremplaçable.
S'il avait lu La libération animale de Peter Singer il aurait pu m'objecter : « C'est flatteur, mais ça reste un raisonnement spéciste**». Je lui aurais répondu : « Effectivement je hiérarchise. Je me sens plus proche d'une vache que d'un cerf volant par exemple, et j'ai plus d'empathie pour les chats que pour les poules ».
Ce qui nous amène au dernier épisode de cette série, où je commente l‘absence d’os de poulet dans le cadre de mes fouilles jardinières. (À suivre)
* Par rapport au débat sur les ontologies, je qualifie ma position d’« anthropocentrisme critique ». Je précise ses caractéristiques dans un entretien avec Florent Kohler : Études Rurales n. 189 (Sociabilités animales, 2012) https://journals.openedition.org/etudesrurales/9558
** À la différence des Antispécistes, on le sait, les spécistes ne mettent pas tous les animaux sur un même plan.
Nous avions confié notre chien à une pension pour le week-end. A peine arrivés à destination, nous apprenions qu’il s’était enfui.
RépondreSupprimerIl était tatoué, nous avons été contactés rapidement par une dame qui l’avait recueilli dans un cimetière où elle entretenait la tombe de son époux.
Son nom (italien) était aussi celui d’un ancien voisin de mes parents, dans un autre département.
À tout hasard, je demandai à la dame si elle le connaissait. C’était son fils.
Armelle Sêpa.
Cette histoire passionnante trouverait bien sa place dans un manuel de parapsychologie. Comment résumeriez-vous la logique sous-jacente ? Dans le cimetière, si j’ai bien compris, le chien a perçu une sorte de « proximité ». Je n’arrive pas à aller plus loin.
RépondreSupprimerVous avez vous-même dessiné les contours de l’explication :
RépondreSupprimer« Les chiens, on le sait, ont une intense activité médiumnique. Ils parcourent l’éther comme des radars, ils interceptent des voix, des intentions occultes, des messages cryptés. Ils perçoivent des présences, captent des signes qui viennent du passé et du futur . ».
Armelle Sêpa.