Un prédateur peu réaliste: la panthère rose
Voici quelques
perles sorties tout récemment d'un examen d'ethnologie. Le cours
"transversal", ouvert aux étudiants de différentes disciplines,
s'intitule : "De l'humain animalisé à l'animal humanisé" et porte sur
l'évolution de la sensibilité occidentale en matière d'animaux.
"L'animal, au cours de l'histoire, a longtemps été abordé ou analysé avec un point de vue entièrement humain".
"Un lion, dans la savane, n'a pas d'autre choix que de se nourrir de viande".
"L'Église, responsable de la déforestation, organisait des battues sans
autorisation sur plusieurs groupes de loups".
"Les fresques
pariétales du XVIIe siècle".
"La cruauté
n'existe pas chez les animaux, les félins tuent parce que cela fait partie de
leur nature. Ils prennent plaisir à torturer leurs proies et faire durer leur
agonie".
"Peut-être que
le chat est capable d'être cruel quand même ... mais il vous suffira de poser
un concombre à côté de lui pour le calmer".
"La panthère
rose, irréaliste, permet d'éviter un quotidien parfois trop morose".
Sur le dernier
point, je suis parfaitement d'accord avec l'étudiant. (Sur le premier aussi, d'ailleurs).
En parlant "d'animal humanisé", je suis tombée sur cet article hier. J'ai pensé qu'il pourrait vous plaire.
RépondreSupprimerhttp://www.sciencesetavenir.fr/animaux/grands-mammiferes/20160115.OBS2844/la-photo-virale-d-un-kangourou-en-deuil-cache-une-realite-bien-plus-sordide.html
Merci, j'ai vu les images auxquelles vous faites référence - vraiment troublantes, en ce qu'elles ont d'"humain" - dans le Corriere Della Sera de vendredi. L'article du célèbre éthologue Danilo Mainardi, paradoxalement, cherche à nier ce qui, dans les photos, semble une évidence. J'avais décidé d'en parler, mais j'ai besoin de réfléchir un peu. J'écris ces quelques mots avant d'avoir lu l'article qu vous évoquez. La lecture que vous me proposez, peut-être, ira tout changer.
RépondreSupprimerJe viens de lire l'article de Science et Avenir. Mainardi, finalement, n'avait pas tous les torts (j'ai bien fait de ne pas m'empresser).
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RépondreSupprimerTi lascio la responsabilità di questa affermazione. Da cosa lo deduci, dalla mimica facciale?
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerNon ho bene capito quel che rimproverete all'articolo del Mainardi (oltre a sua personna che non conosco)- m'interesserebbe conoscere la ragione del vostro disprezzo. In fatti mi pare che abbia il movimento più ragionevole che è di riflettere a quel che vediamo in questa foto (il senso della morte) e poi chierdersi se esiste una cosa simile per i canguri. Rimane il dubbio.
RépondreSupprimerA l'inverse, dans les articles en français que j'ai lus, notamment celui de Science et Avenir (mais pas que), le mouvement est à l'opposé : l'animal en deuil n'est restitué de manière éphémère dans sa "kangourouité" que pour devenir immédiatement un harceleur, voire un "tueur" (20 min), un "violeur et un assassin" (l'Obs), bref un pervers sexuel psychopathique, l'archétype de l'homme qui domine violemment et sexuellement la femme - bref l'archétype de la nature profonde l'homme...
Sinon, merci pour les citations, les fresques pariétales m'ont fait beaucoup rire, de même que le coup de l’Église.
Je comprends votre point de vue. Étant tombé dans le "piège" de l'anthropomorphisme, j'ai soupçonné Mainardi de ne pas vouloir reconnaître ce qui à partir des photos paraissait évident : la posture du kangourou, pour caricaturer un peu les choses, rappelle de près celle de la Pietà de Michelangelo. Beaucoup d'éthologues, dans le passé, ont basé leur légitimité sur la mise au ban de toute lecture "par analogie" interprétant les comportement des animaux à partir des sentiments humains. Dans le message qui a suivi j'ai été obligé de reconnaître que Mainardi, dans ce cas, n'avait pas tous les torts. J'aime bien la deuxième partie de votre remarque signalant les surinterprétations "anti-machistes" qui attendaient le kangourou une fois restitué à sa "kangourouité". Anna Mannucci, entre temps, a voulu retirer ses messages, ce qui rend notre échange partiellement incompréhensible. Ils étaient péremptoires, c'est vrai, et non dépourvus d'une certaine férocité. Mais elle aurait pu les laisser : il suffisait tout juste de bien les interpréter.
RépondreSupprimerJe comprends votre point de vue. Étant tombé dans le "piège" de l'anthropomorphisme, j'ai soupçonné Mainardi de ne pas vouloir reconnaître ce qui à partir des photos paraissait évident : la posture du kangourou, pour caricaturer un peu les choses, rappelle de près celle de la Pietà de Michelangelo. Beaucoup d'éthologues, dans le passé, ont basé leur légitimité sur la mise au ban de toute lecture "par analogie" interprétant les comportement des animaux à partir des sentiments humains. Dans le message qui a suivi j'ai été obligé de reconnaître que Mainardi, dans ce cas, n'avait pas tous les torts. J'aime bien la deuxième partie de votre remarque signalant les surinterprétations "anti-machistes" qui attendaient le kangourou une fois restitué à sa "kangourouité". Anna Mannucci, entre temps, a voulu retirer ses messages, ce qui rend notre échange partiellement incompréhensible. Ils étaient péremptoires, c'est vrai, et non dépourvus d'une certaine férocité. Mais elle aurait pu les laisser : il suffisait tout juste de bien les interpréter.
RépondreSupprimerAnna Mannucci per il convegno La vita emotiva degli animali
RépondreSupprimer(Genova, 12-13-maggio 2012)
Autismo versus antropomorfismo
La scienza ufficiale ha sempre accusato di antropomorfismo chi riconosceva negli animali sentimenti, intenzioni, intelligenza. Spesso, le persone antropomorfizzanti erano e sono quelle che avevano a che fare con gli animali, che vivevano insieme agli animali, come gli allevatori tradizionali, oppure, ai nostri tempi, i padroni di pet (=cultura materiale, non naturale). Coloro che possiedono un sapere empatico, basato sulla relazione e lo scambio.
Il comportamentismo, la cui influenza è purtroppo tuttora viva, ha sempre considerato la mente una scatola nera, rifiutando introspezione, empatia, compassione e ogni legame con l’animale studiato. Autorizzando, di fatto, anche la peggiore vivisezione. Ma chi non riconosce la mente altrui, non capisce i bisogni e i sentimenti degli altri e non sa mettersi nei panni degli altri, solitamente è considerato autistico.
Dunque, proponiamo di definire autistica la ricerca scientifica che rifiuta l’interiorità negli animali e di considerare l’antropomorfizzazione un buon mezzo per conoscere almeno i mammiferi.
Je traduis et je résume. Dans un colloque consacré à la "Vie émotionnelle des animaux" qui a eu lieu à Gênes le 12-23 mai du 2012, Anna Mannucci a proposé de définir comme "autistique" l'attitude des éthologues comportementalistes refusant d'adopter l'introspection, l'empathie, la compassion, dans l'étude de leurs "objets". Elle considère en revanche l'anthropomorphisme comme un bon moyen pour connaître (ne serait-ce que) les mammifères.
RépondreSupprimerMerci à tous deux pour ces explications qui me permettent de mieux comprendre où se situe le débat. Il me semble cependant que la position comportementaliste, dans laquelle je me reconnais, sans toutefois avoir de connaissances particulières hormis ma connaissance "empathique" de mes animaux de compagnie, n'est pas autiste en soi : ce sont des positions éthiques qui peuvent potentiellement mais pas nécessairement en découler qui posent problème.
RépondreSupprimerA quand le transanimalisme !
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