Daniel Fabre Image extraite d'un entretien réalisé par Thierry Wendling le 26 avril 2013 à Paris
Je ne connaissais
pas Daniel Fabre personnellement. Je l'ai vu une première fois à Aix-en Provence lorsque
j'étais étudiant. Je venais de débarquer. Il portait des jeans et une belle
chemise blanche à la Robespierre (il n'y avait pas que les Nouveaux philosophes,
à l'époque, qui arboraient des chemises de penseur romantique). Il nous a
présenté sa recherche sur les dénicheurs
d'oiseaux. Je l'ai trouvé magistral. "Ce que j'ai apprécié dans sa
conférence - j'ai dit à Pietro Clemente, mon ancien directeur d'études qui
était là à ce moment et qui pouvait comprendre - c'est le caractère humaniste de sa conception
du travail ethnologique : celle d'un écrivain". Personnage aux intérêts
très vastes, Fabre a côtoyé de près le domaine de l'anthropologie de la nature.
Il l'a fait dans une perspective que j'aime beaucoup - une anthropologie très
littéraire, mais rigoureuse, particulièrement sensible à la
dimension symbolique. Cette approche a laissé une marque importante dans
l'ethnologie française, si bien qu'aujourd'hui, en citant ses travaux à côté de
ceux de Claudine Vassas, de
Marlène Albert-Llorca et des autres membres de son ancien laboratoire, on parle
de l' "Ecole de Toulouse". Je n'ai rien contre l'éthologie, les
sciences politiques, la biologie qui s'intéressent de plus en plus,
aujourd'hui, aux questions
environnementales et aux rapports homme/animal. Il n'empêche que lorsqu'il
m'arrive de croiser l'anthropologie
symbolique de l'"École de Toulouse" je me sens toujours
particulièrement à l'aise.
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