J'ai emprunté cette image au quotidien La Repubblica du 30 janvier
Pour apprendre à ses élèves la bonne orthographe
du mot "percuotere" (frapper) - lisons-nous dans La Repubblica du 30 janvier - une institutrice a proposé
à ses élèves une vignette représentant Pierino qui frappe un chien (« Il faut
écrire "percuotere et non pas perquotere
il cane... »). L'opinion publique a mal réagi en qualifiant la dame de « fasciste »
et la menaçant même de porter plainte pour incitation à la violence. Le
comportement de Pierino, effectivement, est odieux (dans le dessin,
d'ailleurs, la maîtresse souligne son sourire méchant). Faut-il crier
au scandale pour autant ? Plus largement, faut-il censurer les images
donnant le mauvais exemple ? Faut-il bannir les fantasmes qui ne vont pas
dans la bonne direction, les fantasmes hétérodoxes ?
Iconophobe, adj. et subst. : « Personne qui a la
phobie des images, tableaux, etc. » (on pourrait ajouter à la liste les
sculptures, en rappelant la récente visite du président Iranien Hassan Rohani
aux Musées du Capitole, et les caricatures, qui ont la propriété de faire
sauter les nerfs des intégristes de tout poil).
Plus la question animale prend des
connotations religieuses, plus nous sommes cernés par des iconophobes.
Au Moyen Age, certains auraient sans doute gommé Pierino pour faire cesser la souffrance du chien.
RépondreSupprimerEt d'autres auraient déclaré que les chiens, de toute façon, ne souffrent pas (il font tout juste semblant).
SupprimerC'est intéressant votre réflexion : comment tenir à distance des idéologies cruelles sans tomber dans un béni oui-oui ou une censure de ce qui a été admis il y a quelque temps (comme dans 1984 avec la réécriture des archives) ? Outre la religion, il y a aussi une bonne pensée écolo, humaniste qui s'érige en mère la morale.
RépondreSupprimermolto meglio scrivere "il papà percuote la mamma", o "il marito percuote la moglie". Più educativo!
RépondreSupprimerHai ragione, Anna, evocare certi comportamenti equivale ad incoraggiarli. Non parliamone più.
RépondreSupprimerNo, non è così. Parliamone.
RépondreSupprimerÇa rappelle, toutes proportions gardées, la controverse autour de l'exposition "Exhibit B" de Brett Bailey, fin 2014, à St Denis, qui était censée dénoncer les errements du racisme envers les noirs, et qui a dû aller se faire voir ailleurs sous la pression d'associations antiracistes.
RépondreSupprimerLà confusion était totale et je me disais que si Brett Bailey avait été noir, la manifestation aurait retrouvé toute sa légitimité.
Mais un des militants, de bonne foi, je pense, considérait, entre autres, que certaines blessures étaient trop récentes, sa propre grand-mère ayant été exhibée dans un zoo humain. Parallèlement, Pauline, une infirmière puéricultrice à la retraite, avait choisi d'être actrice de l'exposition pour se décharger un peu des humiliations subies, notamment en début de carrière. Peut-être la grand-mère du garçon aurait-elle rejoint Pauline, alors que son petit-fils ne sait que faire d'un tel héritage ?
En tout cas, je me permets de penser que ma vieille chienne sans défense militerait en faveur du dessin de l'institutrice, pour que la petite fille qui lui a donné des coups de pieds se reconnaisse dans le portrait peu flatteur de l'enfant cruel.