jeudi 16 septembre 2021

Du perspectivisme chez les oiseaux : les humains/machine.

 
Paysage nocturne avec Maurice
 
Lorsqu’on évoque la question animale on adore citer la théorie des « animaux-machine »  de Descartes et Malebranche. On en parle volontiers parce qu’elle permet de montrer à quel point les philosophes, cloîtrés dans leur tour d’ivoire,  peuvent être à l’ouest. Elle permet aussi de laisser croire  que nous connaissons l’histoire de la philosophie, ce qui dans la plupart des cas,  et notamment le mien, est loin d’être vrai. Descartes et Malebranche auraient déclaré que les animaux font semblant de souffrir mais qu'en réalité ils ne souffrent pas, car ils sont des automates*.

De retour à Brest j’approche de la fenêtre. Maurice arrive. Pas un seul geste pour exprimer sa joie de me revoir. Nous sommes loin d’Argos, le chien d’Ulysse. Nous sommes loin  de Stasi,  la chienne de Konrad Lorenz**. J’ouvre la fenêtre et je lui passe un morceau de pain. Il l’avale d’un mouvement sec et presque mécanique. Je lui en livre un deuxième. Pareil. Il fait le plein et il s’en va. 

Je pense qu’il me prend pour un automate. Ou, plus précisément, pour un distributeur automatique.

 

*Ils n’ont pas dit exactement ça, je le  sais, mais on a pris l’habitude de faire comme s’ils l’avaient dit. 

** D'une exubérance  excessive que je qualifierais de latine, si je ne savais que c'était une bergère allemande.

2 commentaires: