« Tirer sur des figurants.
D’où l’égarement de l’ami de la faune africaine. Il commence par accuser le chasseur d’avoir éliminé un rare représentant d’une espèce en voie de disparition. Il finit par admettre que la reproduction de ces « fauves d’appartement », ces fauves de « cour de récré », fait partie d’un projet touristico-cynégétique. Ça casse le rêve. Ça oblige l’amateur de bêtes sauvages à reconnaître que lui aussi, pour réaliser ses conquêtes photographiques, pour prendre en photo ces « beautés », a dû payer leurs protecteurs. Ça l’oblige à reconnaître que si le safari n’est plus ce qu’il était c’est que les fauves ne sont plus des vrais fauves, que la frontière entre le domestique et le sauvage n’est qu’une construction symbolique et que, à l’époque des drones, des caméras de surveillance et des pièges vidéo, le proche et le lointain ne sont plus que des conventions ».
C’est la conclusions de mon article « Le safari n’est plus ce qu’il était », publié dans l’ouvrage Safaris & Selfies, (Michèle Cros, Benjamin Frerot, Marc Girard et Gaspard Renault éds.), Paris, l’Harmattan, 2021
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