Le mot kaki me fait penser à la guerre. Dans mon jardin elle ne s’arrête jamais. Pourquoi le cerisier était devenu creux et plein de trous comme une flute à bec ? Je l’ai compris en déterrant ses racines. Sous la souche passait, je ne dirai pas un oléoduc, mais une sorte de tuyau visqueux, brillant, d’une couleur entre le jaune et le marron. C’était la racine d’un énorme acacia qui s’élance hautain aux limites du jardin. Il a fallu réduire sa voilure, tellement il risquait de s'effondrer sur la route comme l’avaient déjà fait ses confrères. Le problème du jardin c’est qu’il s’étend sur un terrain pauvre et caillouteux. Le problème de l’acacia c’est qu’il a besoin d'entretenir son épaisse chevelure. Bref, où que je creuse, je tombe sur des racines d’acacia. Nous sommes envahis. Le collectif végétal qui se partage l’espace jardinier aime néanmoins cet arbre somptueux, qui a su se faire accepter sans faire de vagues. Et moi aussi je l’aime, sorte de totem aux fleurs parfumées qui veille sur la maison. Il est aimé notamment par le lierre qui doucement, sans faire de vagues et sans le vouloir, est en train de l'étouffer*.
Dois-je intervenir? Et de quel droit?
« Fleurs parfumées », vous avez raison et à vous lire me revient le souvenir supplémentaire de leur goût sucré … enfant ma balançoire était suspendue à une branche d’acacia.
RépondreSupprimerNicole Juin
On en fait des beignets délicieux, d'ailleurs (à ne pas confondre avec les grappes du cytise)
SupprimerLe sang des acacias...
RépondreSupprimerVous vous demandez si vous devez intervenir...
Mais est-ce qu'en proposant à vos lecteurs des histoires de combat sanglant
entre les fleurs vous ne profitez pas de leur appétit sanguinaire (ou
sèvinaire?) comme les réalisateurs de documentaires animaliers en
jouent lorsqu'ils font gonfler l'audimat et entretiennent les passions
indicibles des gens en filmant un combat à mort entre une panthère et
un python(ou autre) et se rassurent sur leur propre moralité en criant sur leur voisin qui ose accueillir un chat dans un appartement ne disposant pas des 36 m² exigés par telle ou telle association de défense des droits de l'animal ?
à moins que ce ne soit fait exprès...
Bien vu. En fait, comme chez les membre du mouvement L214 ou de la Fondation Brigitte Bardot (pour ne pas parler de l’association PETA et de Sea Shepherd que je salue au passage), comme chez les plus "animalitaires" parmi mes collègues, il y a même chez moi une composante opportuniste : je mets en spectacle la souffrance d'autrui (animale et végétale) pour attirer l’attention sur moi-même (« Ils souffrent ? et bien … c’est moi qui gère le discours. Ne suis-je pas remarquable ? ».
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