samedi 2 janvier 2021

Si j’étais un cheval (à propos d’un ouvrage de Bernadette Lizet)








Si j’avais été un cheval,  aurait-il été préférable que je naisse aujourd’hui ou, mettons, il y a cent cinquante ans ? Je me pose cette question peu sérieuse en parcourant le dernier ouvrage de Bernadette Lizet Le cheval dans la vie quotidienne (éditions de CNRS, 2020),   un beau livre exhaustif et richement illustré.  On y trouve tout ce que l’on voudrait savoir sur les transformations qui ont mené « de la harde sauvage au quadrupède domestique », et jusqu’aux adaptations les plus récentes. La réponse à ma question paraît évidente : tout dépend du  milieu. Au cours du XIXème siècle,  lorsque le cheval était omniprésent, travailler dans une mine ou attelé à des véhicules surdimensionnés était une tâche infernale. Vivre dans les écuries  du vicomte de Valmer ou du comte de Grammont, en revanche,  ne devait pas être désagréable. Mais au-delà des contextes plus ou moins favorables,  c’est la sensibilité générale qui a changé.  Aujourd’hui, en matière d’éthique animale, nous avons progressé.  Les chevaux  à viande destinés au marché japonais reçoivent tous les soins d’un produit de luxe. Les chevaux de travail employés dans les fermes écologiques pour remplacer les engins mécaniques, font l’objet de mille précautions. Ils disposent même d’un « datafficheur, petit appareil électronique permettant de mesurer la force de traction en fonction des conditions de travail ». Mais le futur est incertain.  Le devenir de l’hippophagie n’est pas assuré* et, parmi les défenseurs de la cause animale, nombreux sont ceux qui voient dans l’utilisation du cheval, que ce soit à des fins pratiques ou ludiques, une exploitation inacceptable.

Pour les chevaux, finalement, la perspective du  « bien-être animal »  semble se concrétiser. Leur espoir de naître, en revanche, là où il ne serviront plus à rien,   va forcément diminuer.  


* En fait, c’est comme la pratique de la messe, qui décline dans certains pays de la vieille  Europe mais pas forcément ailleurs. Au niveau mondial l’hippophagie est même en train de progresser.

3 commentaires:

  1. Rappel : un cheval rare est cher, un cheval pas cher est rare, conclusion : un cheval pas cher est cher.

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  2. Mais?!? Est-t-il humainement possible de licencier les animaux sans préavis?...

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