vendredi 18 décembre 2020

Idée cadeau pour Noël : un diable de Tasmanie

 


 

On n’a pas le droit je sais, mais adopter un représentant de cette espèce sarcophile* peu appréciée par les éleveurs serait une bonne action**. 

Dans National Geographic  je lis : « Charognards, ces marsupiaux jouent un rôle important dans le maintien d’un écosystème sain. Les scientifiques espèrent qu’ils permettront de rétablir l’équilibre des zones où les espèces invasives comme les chats ensauvagés et les renards roux font rage ».

L'adoption d'un diable de Tasmanie m'offrirait un triple avantage:

1) Bien utilisé, ce fougueux diablotin  me permettrait de recycler intelligemment les restes liés à ma consommation de poulets bio, cochons qui ont vécu dans la béatitude, gigots dont la mort indolore a été certifiée par le mouvement L214 et contresignée par la fondation de Brigitte Bardot.

2) Ça me permettrait en outre de contribuer  à la préservation des écosystèmes en ôtant aux chasseurs tout prétexte pour semer la terreur dans les bois***. Y a-t-il trop de renards ? Pas besoin d’incommoder les  chasseurs.  Je sors avec mon diable de Tasmanie, j’approche du fourré, je lui retire la muselière …

3) Héberger chez moi un diable de Tasmanie pourrait me rendre plus intéressant : « Un diable de Tasmanie dans ton appartement ? C’est vrai ? T'es vraiment un type original, tu sais ? Je t’aime !».

Petite parenthèse : que les renards « fassent rage », comme l’écrit National Geographic, est un fait  notoire.

* Je n'ai pas inventé cette définition qui se prête en France (en Italie aussi, d'ailleurs), à des plaisanteries bas de gamme.

** Les éleveurs, toujours eux, ça commence à bien faire ...

*** Ces brutes armées, on le sait, s’amusent à massacrer les  renards au nom de la défense de l’environnement.

10 commentaires:

  1. Il risquerait de saccager vos plantes exotiques.

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    1. Je n’y avais pas pensé. J’opterai donc pour un caméléon, l’idéal, je crois contre les poissons d’argent qui hantent ma bibliothèque.

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    2. Je trouve le tamanoir plus tendance… et pour les poissons d’argent, tout aussi efficace qu’un caméléon ? Son aspect singulier ferait fuir renards et chasseurs (une pierre deux coups) et il se délecterait des restes de vos soupes de légumes bio, de vos jus de fruits équitables et de vos tisanes vertueuses… pour vos plantes, je ne sais pas, mais bon, on a rien sans rien !

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  2. Des élèves de CE1 et CE2 doivent établir un palmarès entre plusieurs livres.
    Parmi eux, « Ronarou » de Yves Marie Clément et Flore Avram.
    En tombant sur la page 18, on peut lire : « ...des coups de feu retentissent, suivis de cris d’hommes enragés, de bruits de bottes et d’aboiements de chiens en furie... »
    Il ne s’agit pas de l’intrusion meurtrière des nazis à Oradour sur Glane, mais d’une chasse au sanglier décrite par une fillette sauveuse de renards.

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    1. Mais c’est génial, vous ne trouvez pas ? Les méchants, avec leurs bottes de Nazis, sont finalement démasqués (j’avais gardé celles de mon père, qui n’était pas du tout Nazi mais peu importe, et je vais m’en débarrasser au plus vite) et les sauveuses de renards pullulent. Le monde s’améliore et la bonté triomphe.

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  3. Je m'amuse beaucoup à lire votre blog ces temps-ci. A vrai dire je
    pense que j'ai déjà un diable de Tasmanie à la maison. Il a beau s'être
    déguisé en chat, à le voir sauter sur tout ce qui ressemble de près ou
    de loin à de la nourriture, j'ai fini par le démasquer. Rien ne lui
    fait peur: la farine crue, les pelures d'oignons, etc. J'ai longtemps
    cru qu'il n'aimait pas l'alcool mais il s'est récemment découvert un
    penchant pour la bière et le vin rouge. Je ne sais que faire: des
    antispécistes scrupuleux pourraient me reprocher de lui refuser ce
    plaisir que je m'accorde à moi-même, en même temps je crains que les
    services sociaux ne viennent me l'enlever si je l'encourage dans ces
    tendances alcooliques...

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    1. Les services sociaux ou, plus probablement, les associations philanthropiques qui monopolisent aujourd'hui le discours sur notre rapport aux animaux. Elles porteraient plainte et vous vous trouveriez, à la fois, au tribunal et au pilori : « Lettre au président Macron : « Monsieur le Président, Certains individus, c'est prouvé, détiennent un chat ivre à la maison. Qu’attendez vous pour intervenir ? Signé etc. »

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  4. Je suis tout de même déstabilisée encore une fois.
    La diabolisation du chasseur, introduite dans une forme de nouveau catéchisme à l’école (publique dans mon exemple) me laisse perplexe, mais votre ironie sur le bien-être des animaux qui arrivent dans nos assiettes aussi.

    Il me semble d’habitude que vous défendez leur cause en dénonçant les carnages opérés par leurs prédateurs.
    L’élevage industriel est un carnage historique.

    « Près de 60 milliards d'animaux sont abattus chaque année. La plupart des animaux destinés à la consommation humaine sont issus de l’élevage intensif... » https://www.bioalaune.com/

    Sans entrer dans le détail de leur vie et de leur mort misérables, je pense simplement à ceux qui sont produits, tués et emballés en barquettes jetées sans même avoir été déballées.

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  5. Vous avez raison à plusieurs titres. Je voulais ironiser (sans y parvenir, manifestement) sur l’emploi frivole de l’argument de la « bonne mort » pour justifier nos repas carnivores (une version moderne de « comédie de l’innocence », de mon point de vue). Quant à mes « amnésies » autour des souffrances réelles infligées aux animaux, elles sont liées à ma méfiance vis à vis des « Représentants ». Le matin je me lève, je me connecte au réseau et je tombe sur des vidéos dénonçant notre cruauté à l'égard des autres espèces. « Ah les hypocrites, je me dis … Ah les jésuites, ils profitent de la cause animale pour interférer dans nos vies, pour nous surveiller, punir et monopoliser notre attention bon marché ». Penser à cette évidence (pour moi c’est une évidence) me met de mauvaise humeur. Je finis ainsi par oublier que la cause est juste et que les animaux souffrent pour de vrai.

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    1. De l’effet pernicieux des directeurs de conscience sur la conscience.

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