Parfois je me dis que porter l’attention sur les mauvais traitements infligés aux animaux n’est au fond qu’une excuse, dans le sens que ce qui est grave, pour les bêtes que nous mangeons, est avant tout d’être tuées, ne serait-ce que de la manière la plus sympathique : « D’accord, dit le cochon de chez Herta, je suis content qu'on ne me torture pas, mais si je pouvais mourir de ma mort naturelle ce serait encore plus sympa … »*. En songeant au foie gras, cependant, j’avoue ma perplexité : certaines techniques d’élevage sont bien plus cruelles que d’autres. Grâce au travail des animalistes je réfléchis à cette évidence et mon intérêt pour le foie gras commence à s’affaiblir. D'un certain point de vue ça me soulage : en renonçant à cette friandise moralement douteuse, je pourrai déguster sans complexes la viande des animaux qui ont vécu en liberté et qui sont morts foudroyés par un coup de carabine.**
*Je parle à sa place, c'est vrai. Je ne suis pas le premier.
**J’ironise, bien entendu, mais
jusqu'à un certain point.
Moi, je plains le type qui doit abattre des animaux dont il s'est occupé pendant parfois des années.
RépondreSupprimerQuant au foie gras, je viens de donner celui qui me restait au chat.
Dans les années 80, je m’étais disputée avec une copine parce qu’elle partageait son foie gras avec ses petits chiens de luxe. Elle-même était plutôt modeste socialement, et le foie gras coûtait beaucoup plus cher alors.
RépondreSupprimerEnsuite, en Afrique, j’entendais des anecdotes sur des employés de maison qui chipaient des boîtes de pâtés pour chat importées pour leur propre consommation.
Ils pensaient très certainement, voyant le prix sur les étiquettes, (et sans doute la considération accordée à l’animal en question) que ce devait être excellent.
En tout cas, leur salaire ne leur permettait pas d’en acheter.
Le mien non plus : j'avais volé le foie gras.
SupprimerJ’aurais préféré que votre chat vous vole à son tour.
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