lundi 5 juillet 2021

Héroïsmes modérés (des plantigrades partout)

 

 

Je sillonne une montagne pas très loin de  chez moi dans l’espoir que les tilleuls soient encore en fleur. C’est pour faire des tisanes. Hélas, c’est trop tard. À la place des fleurs je croise une dame qui descend : « Vous avez-vu le panneau ? Je voulais joindre le sommet mais j’ai lu : “Attention à l'ours”. Alors j’ai renoncé ». Je lui réponds : « Le vrai danger, ici,  ce sont les tiques, il y en a partout ». Elle repart vers le bas. Je continue intrépide vers le haut*. De façon égoïste je me dis : plus il y a d’ours, moins il y aura de touristes dans les bois. Mais ce n’est pas vrai. Pour une touriste qui a peur de l’ours il y en a dix qui ont besoin de le voir. Un besoin irrépressible.

* Se promener dans un territoire investi  par les ours permet de se sentir des vrai·e·s mecs à bon marché.

2 commentaires:

  1. Moi, je connais un type qui, à l'entrée d'un bois qu'il possède en pleine campagne, a mis un panneau : "Attention au Dragon". Eh bien, curieusement, ça ne fait pas rire les gens, qui ne savent pas trop quoi en penser et qui se demande si le propriétaire des lieux ne serait pas un dingue armé d'un lance-flamme. Finalement, votre ours, c'est un peu la nature sauvage et dangereuse vue comme une attraction à se faire peur ; un luxe que l'on se permet quand on se sent en position de force. On sait qu'une ou deux attaques ne changeront jamais un rapport de force qui n'est plus en faveur des fauves, et on craint plus la maladie de Lyme qu'un coup de patte à vous arracher la tête.

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  2. La présence de quelques dragons, quand elle est bien gérée, contribue à la biodiversité.

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